Dans les états dépressifs mineurs, la médecine intégrative est une alternative

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D’abord, un élément essentiel : nous restons les champions de la consommation d’antidépresseurs. La population française a consommé 1,9 million de ces médicaments en 2021. La pandémie a eu un impact majeur sur la santé mentale de nos concitoyens et particulièrement chez les jeunes. Les consultations en psychologie, prises en charge depuis l’épidémie de Covid-19, ne désemplissent pas. Stress, idées suicidaires, état dépressif ou état d’anxiété chronique, le cortège des troubles psychiques ne cesse de s’allonger. Mais alors comment inverser la tendance ?

 

Les antidépresseurs mis en cause

Si leur indication dans les épisodes de dépression grave n’est pas systématiquement remise en cause, un article du 20 juillet 2022 publié dans la prestigieuse revue Nature (1) met en cause la réalité de l’efficacité des traitements antidépresseurs contre la dépression.

 

La sérotonine, hormone du bonheur ?

La plupart des antidépresseurs prescrits se basent sur la recapture de cette molécule, la sérotonine, pour en augmenter la quantité dans le cerveau. Coup de tonnerre dans un ciel déjà peu serein, le taux de sérotonine n’aurait aucun lien avec la dépression. Bien sûr, cette maladie se présente sous de multiples formes et il est difficile aujourd’hui de généraliser. D’autres pistes sont à l’étude et notamment celle de la dopamine (hormone de la récompense) qui serait à l’origine de nombreuses addictions comme celles des psychotropes et de la difficultés à gérer ses frustrations.

 

Les antidépresseurs sont-ils des placebos ?

De cette étude à penser que l’effet des antidépresseur serait proche du placebo, il n’y a qu’un pas. Ils ne seraient plus efficaces que le placebo que dans à peine 15% des cas (2). Cela ne doit pas conduire à l’arrêt intempestif de ces médicaments qui peuvent être utiles pour certains malades ayant une dépression sévère, mais leur renouvellement doit amener à une discussion avec son médecin de la pertinence du traitement. Sachez que le choix d’un antidépresseur aujourd’hui reste empirique, aucune preuve scientifique ne peut en garantir l’efficacité.

 

Dépression et médecine intégrative : comment retrouver votre bien-être

La médecine intégrative, avec ses possibilités de prise en charge multiple peut donner des solutions aux états dépressifs notamment réactionnels à des chocs émotionnels ou à un surmenage (burn-out).

Dans ces conditions, la psychothérapie est indispensable pour retrouver son équilibre psychique et les autorités sanitaires ne s’y sont pas trompées en facilitant son accès aux étudiants. Elle est recommandée en première intention. Le dispositif « MonPsy » mis en place par l’assurance maladie permet d’obtenir 8 séances au plus par an.

La sophrologie, l’hypnose et la méditation sont des outils très intéressant à envisager pour gérer ses émotions.

D’autre part, l’homéopathie a également montré au travers de l’étude EPI3 (3) sa capacité à prendre en charge les états dépressifs réactionnels mineurs pour lesquels les antidépresseurs ne sont que des placebos à effets secondaires. En effet, ils sont accusés de produire des troubles de la mémoire, de la concentration, digestifs, prise de poids et de la somnolence. De plus, l’acupuncture, avec son effet anxiolytique permet également d’aider à s’en sortir.

 

De ce fait, comme vous pouvez le voir, nous avons à notre disposition des alternatives efficaces et sans danger pour sortir des états dépressifs réactionnels non majeurs. Ces troubles psychiques montrent tout l’intérêt de la médecine intégrative qui allie les bénéfices de la médecine actuelle et des thérapeutiques complémentaires qui prennent en charge la globalité de la personne. Alors, par quoi commencerez-vous pour aller mieux ?

 

 

 

 

 

 

  1. https://www.nature.com/articles/s41380-022-01661-0. The serotonin theory of depression: a systematic umbrella review of the evidence
  2. Réponse à la monothérapie aiguë pour le trouble dépressif majeur dans des essais randomisés contrôlés par placebo soumis à la Food and Drug Administration des États-Unis : analyse des données individuelles des participants“, British Medical Journal, 2 août 2022.
  3. https://safe-med.fr/2018/11/16/epi3-3-defis-majeurs-de-sante-publique-auscultes/

Par Antoine Demonceaux

Médecin généraliste, homéopathe et psychanalyste

Bonjour, je m'appelle Antoine Demonceaux. Je suis médecin généraliste, homéopathe et psychanalyste depuis plus de 35 ans. Je suis également le Président de l'association Centre Ressource Reims.