Comment améliorer son sommeil grâce à l’homéopathie

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Parce que le sommeil est une problématique de santé publique du fait d’une consommation abusive de psychotropes et des pathologies liées au manque de sommeil, il est légitime de se poser la question de la place de l’homéopathie, utilisée par près de 50% de la population, dans les troubles du sommeil. En effet, passer une bonne nuit est une préoccupation pour près de 10 millions de français.

Si l’évaluation de l’homéopathie dans ce domaine reste à travailler, deux études intéressantes sont au crédit de son efficacité. Le médecin généraliste, prescripteur pour 90% des psychotropes, doit pouvoir disposer de cette thérapeutique, réputée ans effets secondaires pour répondre à la demande de ses patients.

 

Un état des lieux

Une bonne nuit est une fonction essentielle à notre santé. Nous savons que le manque de sommeil, qu’il soit sur une courte durée ou sur un temps plus long, est une source de risques important pour notre équilibre physiologique.

Dès les premiers jours, le manque de sommeil induit le risque d’une prise de poids par une modification de la satiété (1), un affaiblissement des défenses immunitaires, des problèmes de mémoire et de concentration et surtout des troubles de la vigilance entrainant des risque important dans le domaine de la conduite. Sur un temps plus long, les problèmes de santé prennent un tour plus grave avec des risques d’obésité (2), de diabète de type 2 (3), d’AVC (4), de risques cardio-vasculaires (5), et même de cancers (6). La durée moyenne de sommeil efficace étant fixée à 6 heures par nuit pour garantir une bonne récupération et un équilibre physiologique.

 

1 français sur 7 dort mal

Si 10 millions de français pensent mal dormir, nous pouvons penser qu’il y a une part objective liée aux problématiques de conséquences santé du mauvais sommeil, mais également une part subjective sur l’impression de mal dormir et surtout l’anxiété de ne pas s’endormir.

De ces faits découle une consommation encore abusive de psychotropes pour trouver le sommeil, qui ne sera pas efficace car artificiel, modifiant sa physiologie et moyennement réparateur.

A ce jour, 5% à 7 % de la population adulte consomment régulièrement des psychotropes, anxiolytiques et somnifères pour dormir (7). Fait d’autant plus inquiétant, les personnes âgées sont les plus grosses consommatrices de médicaments pour l’endormissement et notamment les plus de 80 ans avec les risques de chute bien connus (8). Hormis les risques de concentration, les psychotropes augmentent de 60% à 80% les risques d’accident de la route (8).

Ce problème de santé publique, qui regroupe à la fois une problématique santé et un mésusage médicamenteux, doit trouver des solutions avec les thérapeutiques complémentaires (relaxation, hypnose, méditation, nutrithérapie…), dont l’homéopathie. L’usage des psychotropes devant être limité aux cas graves et dans le temps.

 

La place de l’homéopathie

Parmi toutes les thérapeutiques complémentaires, l’homéopathie a une bonne place tant les résultats constatés par les médecines prescrivant ces traitements sont probants.

Alternative aux psychotropes, dont nous faisons très fréquemment des sevrages, l’homéopathie peut se prescrire à deux niveaux : symptomatique ou de façon plus globale.

Nous savons que les troubles du sommeil peuvent être différents en fonction de chacun : passager lors d’épisodes émotionnels intercurrents, chronique sur des épisodes dépressifs ou en lien avec des pathologies sous jacentes comme une dysthyroïdie ou des problèmes cardio-vasculaires.

La place du médicament homéopathique dans le domaine symptomatique des dys-somnies fait partie du quotidien du médecin prescrivant cette thérapeutique. Sans vouloir être exhaustif, nous allons aborder quelques possibilités de prise en charge.

L’anxiété de ne pas dormir est un facteur fréquent de trouble du sommeil. Elle peut être liée à une peur de ne pas être en forme le lendemain, surtout dans le cas d’échéances importantes. Gelsemium sempervirens, traditionnellement employé dans le domaine de l’anxiété est tout indiqué. Nous verrons plus loin que son efficacité trouve une raison avec le système Gaba.

Une boule dans la gorge, les larmes aux yeux, une oppression thoracique, ces symptômes d’hyperémotivité, fréquemment en lien avec des contrariétés répétées, peut être améliorée par Ignatia amara.

Les excès alimentaires en général, mais particulièrement ceux du soir chez une personne facilement grognon, peuvent donner lieu à un réveil nocturne vers 3 heures du matin avec une difficulté à se rendormir. Ce symptôme répondra bien à Nux vomica qui présente ces signes dans la description toxicologique.

Parfois, la pris en charge sera plus globale et en lien avec des pathologies multiples fonctionnelles ou lésionnelles. Prenons le cas d’une dysthyroïdie à biologie normale. Le patient a un taux d’hormones normal mais présente des symptômes d’hyperthyroïdie fonctionnelle (tachycardie, excitation générale, amaigrissement, troubles de l’endormissement). Nous pouvons penser que sa sensibilité individuelle aux hormones thyroïdienne est particulièrement importante. Iodum en haute dilution peut améliorer ce patient. Nous avons pu en mesurer l’impact lors de l’affaire du Levothyrox®. Ce médicament pourra être renforcé par Coffea cruda en haute dilution, le café dont nous connaissons l’effet délétère possible sur le sommeil en fonction de la sensibilité individuelle.

Le traitement homéopathique, pour répondre au mécanisme de ce médicament particulier, doit faire appel à une analyse physiopathologique, clinique, émotionnelle et environnementale précise pour être efficace.

 

L’évaluation de l’homéopathie

La pharmacie centrale de notre organisme, si elle est capable de fabriquer ce qui nous est nécessaire pour survivre en bonne santé, peut également être capable de rétablir, si l’organisme n’est pas dépassé, un équilibre que nous appellerons la santé.

Si la recherche actuelle (10) (11) permet de montrer la réalité biophysique du médicament homéopathique en haute dilution (supérieure à 9 CH), si la recherche clinique a montré un effet supérieur au placebo (12) (13) (14), la controverse persiste sur le fait d’un mécanisme d’action encore à découvrir.

Dans le domaine des troubles du sommeil, deux études méritent notre attention : EPI3 et Gelsemium sempervirens.

L’étude EPI3 LA-SER  est la plus grande étude pharmaco épidémiologique effectuée à ce jour en Europe. Elle a concerné 8559 patients, 825 médecins généralistes et a fait l’objet de plus de 10 publications scientifiques.

L’objet de cette étude était d’étudier la place de l’homéopathie dans la médecine générale en France aujourd’hui, son intérêt en santé publique et de mesurer les performances des traitement homéopathiques dans les indications retenues en rapport avec les traitements conventionnels.

Trois groupes ont été déterminés correspondant aux grandes préoccupations en santé publique : les troubles anxieux et dépression, les infections des voies aériennes supérieures et les douleurs musculo-squelettiques.

Ces travaux ont été effectués par une équipe scientifique de renom dirigée par le Professeur Lucien Benhaïm, ancien directeur général de la santé publique et un comité scientifique présidé par le Professeur Bernard Bégaud comprenant de nombreux experts.

La branche « troubles anxieux » (16) (17) portant sur 1572 patients à sévérité de pathologie égale montre qu’à résultat thérapeutique équivalent, les patients consommant de l’homéopathie prennent 50% de psychotropes en moins. D’autres expérimentations montrent l’intérêt de l’homéopathie dans les troubles de l’endormissement (18).

Un travail publié en 2011 (19) montre que Gelsemium sempervirens en 5CH et 9 CH stimule la biosynthèse de l’alloprégnanolone, qui elle-même potentialise la modulation allostérique de l’inhibition du système GABAergique. Or ce système est celui qui met en jeu nos possibilités face à la douleur et au stress.

 

Conclusion

L’homéopathie, au sein d’une médecine intégrative, est une réponse utile et efficace qui demande à être explorée pour s’intégrer dans les démarches thérapeutiques d’une médecine de soin qui prend en compte la globalité du malade et de son environnement.

 

Les troubles du sommeil en médecine générale

Les médecins généralistes sont prescripteurs à 90% des psychotropes dans les troubles du sommeil. Si la consommation baisse d’environ 7%, la consommation reste très importante et surtout chez les personnes âgées de plus de 80 ans.

Les thérapeutiques complémentaires, dans le cadre d’une médecine intégratives ne sont pas enseignées, ni même initiées dans le cursus primaire des études médicales réservées aux seuls soins médicamenteux allopathiques. Les jeunes stagiaires qui suivent les consultations tant au cabinet médical qu’au CHU n’ont aucune formation ni clinique ni relationnelle dans le domaine psycho-social. Ils se trouvent totalement démunis face à la souffrance émotionnelle du patient. La réponse est trop souvent médicamenteuse pour calmer le symptôme.

La demande est forte de la part des patients qui sont dans le tout maintenant de suite sans que les généralistes puissent leur apporter une réponse satisfaisante en terme d’efficacité et d’innocuité.

L’homéopathie, au sein d’une médecine intégrative, peut être une réponse utile et efficace qui demande à être explorée pour s’intégrer dans les démarches thérapeutiques d’une médecine de soin qui prend en compte la globalité du malade et de son environnement.

 

Bibliographie

  1. “La privation de sommeil fait grossir : mythe ou réalité ?” dirigée en 2016 par Marjolaine Georges. https://www.therasomnia.com/dossiers/journee-du-sommeil-2019-quand-nos-modes-de-vie-nuisent-a-notre-sommeil
  2. Université de Chicago en 2012, dirigée par Kristen Knutson. https://www.therasomnia.com/dossiers/journee-du-sommeil-2019-quand-nos-modes-de-vie-nuisent-a-notre-sommeil
  3. Revue de (3) recherches étudiées en 2012 par des scientifiques de l’Université de Pennsylvanie. https://www.therasomnia.com/dossiers/journee-du-sommeil-2019-quand-nos-modes-de-vie-nuisent-a-notre-sommeil
  4. Megan Ruiter à l’Université de Birmingham en Alabama (2012).

https://www.therasomnia.com/dossiers/journee-du-sommeil-2019-quand-nos-modes-de-vie-nuisent-a-notre-sommeil

  1. Faculté de médecine de l’Université de Warwick, dirigée en 2011 par le professeur Francesco Cappuccio. https://www.therasomnia.com/dossiers/journee-du-sommeil-2019-quand-nos-modes-de-vie-nuisent-a-notre-sommeil
  2. Le cancer colorectal (étude de l’American Cancer Society, 2010) ou un cancer du sein chez les femmes ménopausées (hôpital universitaire de Cleveland, 2012). https://www.therasomnia.com/dossiers/journee-du-sommeil-2019-quand-nos-modes-de-vie-nuisent-a-notre-sommeil
  3. https://bdsp-ehesp.inist.fr
  4. https://ansm.sante.fr
  5. Demangeat J-L, Nanonized solvent superstructures in ultramolecular aqueous dilutions : twenty’s years research using water proton NMR relaxation. Homeopathy 2013- 102 : 87 – 105
  6. Elia V. and al, Experimental evidence of stable water nanostructures in extremely dilute solutions, at standart pressure and temperature.Homeopathy 2014 Jan; 103(1): 44-50.
  7. Rey L. Physica A 2003 ; 323 :67-74
  8. T., Taylor M.A., Mc Sharry C., Aitchison T., Is homeopathy a placebo response ? Controlled trial of homeopathic potency, with pollen in hayfever as model ; Lancet (1986) 2 :8512 (881-886)
  9. Linde K., Jonas W. re the clinical effects of homeopathy placebo effects ? Lancet 1997 ; 350 : 834-843
  10. Kleijnen J., Knipschild P., Riet G., Clinical trials of homeopathy. BMJ 1991 : 316-23
  11. Macias Cortes EC., et al Individualized homeopathic treatment and fluoxetine for moderate to severe depression in peri and post menopausaul women (HODEP-MENOP study) : a randomized, double dummy, double blind, placebo-controlled trial. PLos One. 2015 Mar 13 ;10 : e0118440. Doi : 10.1371/journal.pone.0118440.ecollection 2015
  12. GRIMALDI-BENSOUDA L.; ENGEL P.; MASSOL J.; GUILLEMOT D.; AVOUAC B.; DURU G.; LERT F.; MAGNIER A.M.; ROSSIGNOL M.; ROUILLON F.; ABENHAIM L.; BEGAUD B.; EPI3-LA-SER group. Who seeks primary care for sleep, anxiety and depressive disorders from physicians prescribing homeopathic and other complementary medicine? Results from the EPI3 population survey. BMJ Open, 2012, 2(6): e001498. doi: 10.1136/bmjopen-2012-001498. ; 1-10.
  13. GRIMALDI-BENSOUDA L.; ABENHAIM L.; MASSOL J.; GUILLEMOT D; AVOUAC B.; DURU G.; LERT F.; MAGNIER A.M.; ROSSIGNOL M.; ROUILLON F.; BEGAUD B. for the EPI3-LA-SER Group. Utilization of psychotropic drugs by patients consulting for sleeping disorders in homeopathic and conventional primary care settings: the EPI3 cohort study. Homeopathy 2015 104(3):170-5.
  14. Harrison CC., and al,The effect of a homeopathic complex on psychophysiological onset insomnia in males : a randomized pilot study.Altern Ther Health Med. 2013 Sep-Oct; 19(5):38-43.
  15. Comparative Analysis of Gelsemine and Gelsemium sempervirens Activity on Neurosteroid Allopregnanolone Formation in the Spinal Cord and Limbic System Christine VenardNaoual BoujedainiAyikoe Guy Mensah-NyaganChristine Patte-Mensah https://www.ncbi.nlm.nih.gov

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.