Les zétérinaires contre une médecine éco-responsable

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Les zétérinaires se définissent comme des vétérinaires qui dénoncent l’intrusion des “peudo-sciences” dans la médecine vétérinaire. Stigmatisant pèle-mêle l’homéopathie, l’acupuncture, la phytothérapie ou l’ostéopathie, ils se font les chantres d’une médecine vétérinaire basée sur les preuves scientifiques.

Si l’intention est louable, elle ne tient en aucun compte ni des nombreuses études faites sur ces pratiques complémentaires, ni des trucages patents et prouvés de certaines évaluations médicamenteuses effectuées par les laboratoires pharmaceutiques.

Quelle science souhaitons-nous vraiment ?

« Une pratique basée sur le science, qui allie la rigueur de la méthode scientifique et la vigilance épistémique ». Ce credo des zétérinaires se limite à une seule méthode scientifique : celle des statistiques. Celle-ci exclu les études qualitatives ou encore celles de la vraie vie. La science est avant tout affaire de curiosité et de pragmatisme. Curiosité qui a permis toutes les avancées médicales. Pragmatisme face à une médecine qui fait ses preuves : la médecine de soin. Cette pratique quotidienne avec des humains ou des animaux demande au praticien des possibilités thérapeutiques adaptées aux problèmes de santé de chacun.

Là où une séance d’acupuncture ou d’ostéopathie permet d’obtenir un résultat sur une douleur alternativement à un traitement anti-inflammatoire parfois inefficace et souvent iatrogène, le choix est rapidement fait. Lorsqu’un traitement homéopathique vient à bout d’un eczéma chronique que les applications répétées de cortisone n’avaient que pour effet de le pérenniser, le patient ne peut qu’être satisfait.

Que dire de cette science des statistiques qui sélectionne des malades parfaits… Mais irréels. Dans la vraie vie, les patients humains ou animaux n’entrent pas toujours dans ces normes dont Canguilhem disait qu’elles sont personnelles.

Limiter les traitements polluants

Certes les médicaments conventionnels ont leur intérêt dans les pathologies graves et ils ont fait leurs preuves dans ce domaine. Il reste cependant un vaste champ de la médecine où il est conseillé de ne rien faire ou d’utiliser des traitements à effets secondaires importants pour le service rendu (psychotropes, anti-inflammatoires). L’exemple des antibiotiques est peut-être le plus parlant. Initialement créés pour venir à bout des infections bactériennes, leur mésusage génère des résistances de plus en plus nombreuses… Et donc de plus en plus inquiétantes. De nombreux éleveurs font appel à des thérapeutiques complémentaires pour en limiter l’utilisation pour le plus grand bien des consommateurs et de la planète.

Valoriser une vraie liberté de choix

Tout d’abord, un travail d’évaluation reste à faire dans le cadre des thérapeutiques complémentaires. La formation à ces pratiques doit être encadrée pour garantir le sérieux, le champ d’action et des possibilités thérapeutique de chacune. Cependant, rejeter l’ensemble de ce que les praticiens de terrain on pu utiliser sous le seul prétexte que l’on ne comprend pas leur mode d’action est très réducteur. Refuser d’en parler aux futurs praticiens ou les présenter comme des pratiques de “pseudo-sciences” tient aujourd’hui de pratiques inquisitrices. Refuser l’encadrement universitaire des plus communes (homéopathie, acupuncture, ostéopathie, phytothérapie) laisse le champ libre aux formations sauvages qui, non seulement forment des non-professionnels de santé, mais souvent sur des temps très courts, augmentant fortement les risques de retard dans une prise en charge thérapeutique conventionnelle indispensable.

Alors comment faire ? Le patient doit pouvoir choisir son praticien et, celui-ci, la thérapeutique qui lui semble la plus adaptée au cas clinique. La médecine éco-responsable est affaire de tous. Je suis responsable de ma santé et veille à la conserver avec tous les moyens à ma disposition. De plus, je suis responsable de la santé de la planète. Je veille donc à ne pas la polluer inutilement par le rejet de médicaments qui pourraient être évités. Je suis responsable de la santé avec les autres et nous sommes solidaires en médecine humaine, vétérinaire et végétale. Et si la médecine intégrative, qui associe les thérapeutiques conventionnelles et les thérapeutiques complémentaires, était la solution ?

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.