Homéopathie : maintenir le remboursement à 15%, une question de bon sens !

Depuis le 1er janvier 2020, l’homéopathie est seulement remboursée à hauteur de 15% par l’assurance maladie. Ce taux devrait tomber à 0% dès l’année prochaine. Ce qui serait préjudiciable pour de nombreux Français qui font confiance depuis près de deux cents ans à cette thérapeutique. Pour eux et pour les générations futures, il est indispensable de revenir au remboursement initial de l’homéopathie à 15% en tenant compte des spécificités et des atouts de cette médecine.

Avant 2020, les médicaments homéopathiques bénéficiaient d’une prise en charge à 30% par l’Assurance maladie. Mais, depuis le 1er janvier 2020, ils ne sont plus remboursés qu’à 15%. Pis, ce taux tombera à 0% en janvier prochain, à la suite d’ une décision du gouvernement français suivant un avis de la Haute Autorité de Santé (HAS). 

Cette institution avait émis un avis défavorable concernant le remboursement de l’homéopathie après une évaluation des médicaments. Elle avait conclu à une absence d’efficacité et d’impact réel de l’homéopathie sur la santé publique. Un avis largement remis en cause par les professionnels de santé et les patients favorables à l’homéopathie. Pour cela,  ils ont créé le collectif « Mon Homéo Mon Choix » pour défendre la thérapie et lancé une pétition qui a recueilli plus d’un million de signatures. 

 

Le remboursement de l’homéopathie ne coûte presque rien

S’ils trouvent nécessaire l’évaluation des traitements homéopathiques par la HAS et soutiennent la démarche, les professionnels de santé estiment néanmoins que la méthode n’est pas adéquate. Selon eux, celle-ci doit impérativement tenir compte des spécificités de l’homéopathie, une médecine individualisée et personnalisée. L’évaluation doit ainsi s’appuyer sur des critères d’évaluation adaptés pour que le résultat soit reconnu par tous. Cela passe notamment par l’intégration d’experts en homéopathie dans les instances concernées. 

Aussi et surtout, il faut prendre en compte les bénéfices globaux de l’homéopathie sur le système de santé, en particulier leur intérêt pour la santé publique, (réduction de la consommation médicamenteuse, impacts positifs sur la iatrogénie et l’antibiorésistance, etc.) et leur coût négligeable pour l’assurance maladie (0.29% des dépenses de médicaments), comme ils le rappellent dans le  Livre Blanc intitulé « Quelle place pour l’homéopathie dans l’offre de soins ? ».

Pour cela, les médecins homéopathes appellent ainsi au maintien du remboursement à hauteur de 15% compte tenu du fait que cela ne coûte presque rien à l’Assurance maladie. Les professionnels de santé appellent aussi à considérer les spécificités de la thérapeutique qui repose sur une approche individualisée. Par exemple, le recours aux essais cliniques randomisés, adaptés à l’évaluation des traitements standardisés, ne convient pas à l’homéopathie. Par ailleurs, les médecins homéopathes demandent qu’on tienne compte des bénéfices globaux des médicaments homéopathiques sur le système de soins par leur contribution à la lutte contre les défis de santé publique (maladies chroniques) et à la maîtrise des dépenses de santé. 

 

« Son déremboursement pénaliserait les malades et l’équilibre des comptes de la sécurité sociale »

Sur ce point, la France devrait notamment s’inspirer de la Suisse. Chez nos voisins, une votation populaire a permis d’inscrire dans les prestations de l’assurance obligatoire de soins (AOS) de la Lamal quatre médecines complémentaires, dont l’homéopathie. Cette décision confirme la volonté affichée par la population suisse de continuer à se soigner bien et à moindre coût. En France, des élus sont montés au créneau pour que l’homéopathie soit à nouveau remboursée à 30%. 

Parmi eux, Martine Berthet, Sénatrice de la Savoie, qui met en garde contre le déremboursement de cette médecine douce qui a fait ses preuves au cours des siècles. « Depuis Hahnemann, de nombreuses générations ont guéri ou soulagé leurs maux grâce à l’homéopathie. L’inscription de cette dernière à la pharmacopée française laisse à penser que son efficacité a été reconnue », souligne-t-elle dans le Livre Blanc. 

« Ses doses infinitésimales de principe actif limitent les risques d’effets secondaires. Son déremboursement entraînerait inévitablement un fort pourcentage de report vers la médecine traditionnelle, plus coûteuse, plus iatrogène, qui pénaliserait in fine les malades adeptes de cette thérapeutique, mais aussi l’équilibre des comptes de la sécurité sociale. Ne nous privons pas de cette alternative ou de ce complément à l’allopathie, dont la prescription est, elle aussi, encadrée par des professionnels de santé, tant en médecine de ville qu’à l’hôpital, y compris comme soins de support à des pathologies graves comme en oncologie », ajoute Martine Berthet.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.