Nous, patients !

Nous, patients, accordons notre confiance à cette médecine qui a tant progressé dans sa technologie au service des pathologies graves. Mais ces progrès ne répondent pas aux demandes des patients dans le cadre de la médecine de soins au quotidien.

Nous, patients, pensons que la médecine est malade de son succès, surtout lorsqu’elle propose pour tout symptôme un médicament qui vise à le supprimer. Vous avez de la fièvre ? Prenez un antipyrétique. Une douleur ? Un antalgique, si possible puissant et pourquoi pas contenant un peu de dérivé de morphine.

Répondant au symptôme par un médicament, la médecine en vient même à créer des diagnostics pour justifier des traitements. Le moindre mal à l’estomac vous rendra dépendant d’un antiacide que vous aurez du mal à vous débarrasser. La plus petite anxiété vous aliènera au tranquillisant qui deviendra votre compagnon de vos jours et surtout de vos nuits. Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) seront soignés par des antidépresseurs. Le moindre rhume associé à un écoulement un peu jaune se verra traiter par des antibiotiques associés à de la cortisone.

Nous, patients, croyons que, toute puissante qu’elle soit, cette médecine fait croire qu’elle peut tout soigner. En réalité, elle a atteint ses limites : résistance aux antibiotiques, accros aux morphiniques, toxicos des psychotropes, malades du cœur avec les antiinflammatoires.

Ce constat est relayé par nos amis éleveurs d’animaux qui constatent la même frénésie médicamenteuse.

Nous, patients, mesurons les innombrables progrès accomplis par la médecine. Mais elle a oublié en chemin qu’un être pensant n’est pas fait que d’organes.

Nous, patients, vivons également avec nos émotions et nos affects. La médecine se doit de prendre en compte ces aspects.

Nous, patients, exigeons l’écoute avant le médicament. Les dires du patient ne doivent pas être effacés par une ordonnance rapidement écrite pour taire ses propos.

Nous, patients, réclamons que la technique ne se fassent pas au détriment de l’humain. Le patient doit être placé au cœur de l’approche médicale.

Nous, patients, réaffirmons que l’homéopathie est une thérapeutique adaptative. Elle permet de renforcer les capacités de chacun à s’adapter à son environnement qu’il soit climatique, affectif ou viral.

Nous, patients, regrettons que la santé de la population soit confisquée par un consortium de personnes qui affirme savoir mais n’écoute pas les malades, qui invoque l’aide à la survie de la population mais prescrit des médicaments de moins en moins adaptés.

Nous, patients, dénonçons que notre voix, notre qualité de vie soient totalement annihilées par cette médecine EBM qui neutralise tous les affects, des fois que cela ne soit pris pour des « effets placebo » !

Nous, patients, revendiquons le libre choix de nous soigner comme nous pensons, et ce d’autant plus que ce choix est juste et efficace !

Par Antoine Demonceaux

Médecin généraliste, homéopathe et psychanalyste

Bonjour, je m'appelle Antoine Demonceaux. Je suis médecin généraliste, homéopathe et psychanalyste depuis plus de 35 ans. Je suis également le Président de l'association Centre Ressource Reims.