Médecines intégratives : quelle complémentarité avec les médecines allopathiques ?

Véritable tendance dans le domaine de la santé, la médecine intégrative est un modèle médical qui propose des traitements multidisciplinaires à l’aide d’outils diagnostiques et thérapeutiques multiples, dans le respect des choix du patient et de ses particularités. Il s’agit donc d’intégrer la médecine scientifique conventionnelle, les médecines plus naturelles ou complémentaires. 

Apparues dans les années 1990 aux États-Unis, les médecines intégratives ont pris de l’ampleur ces dernières années avec les carences des médecines allopathiques, jugées trop dépersonnalisées et invasives. Médecines intégratives et allopathiques ne sont pas pour autant opposées. La relation qu’on peut leur reconnaître est celle de la complémentarité, plutôt que de l’adversité.

Depuis plusieurs années d’ailleurs, du fait de leur scientificité, de nombreux professionnels de santé intègrent ces médecines dans leur quotidien. Déjà dans les années 1990, certains établissements hospitaliers disposaient déjà de services de médecines intégratives. Au CHU de Grenoble, par exemple, les praticiens utilisaient l’homéopathie pour traiter et prévenir en péri-opératoire les douleurs, nausées et vomissements, troubles du transit, peurs, anxiété, agitation, œdème, hématomes et autres troubles. Le Dr Jacques Jobert et le Dr Alibeu du CHU de Grenoble ont constaté que les remèdes homéopathiques faisaient leurs effets sur les troubles du sommeil chez l’enfant et chez la femme enceinte.

Les médecines intégratives facilitent l’accouchement

Plus récemment, le service gynécologie-obstétrique du centre hospitalier de Thiers a mis en place des consultations en homéopathie pour les femmes enceintes, afin d’apaiser autrement les douleurs ou malaises liés à la grossesse (douleurs, dorsales, contractions, troubles digestifs, œdèmes, vomissements). Bien évidemment, si le problème est grave, cela ne remplace pas les médicaments. « Certaines femmes sujettes à des infections urinaires ou à des mycoses vont voir leur problème de santé se développer avec la grossesse. L’homéopathie peut diminuer leurs symptômes. » explique Marie Lheritier, une sage-femme. Selon elle, avec l’homéopathie, « On peut limiter le stress et favoriser l’ouverture du col. Et après la naissance, pour les mamans qui choisissent de ne pas allaiter, on peut limiter les symptômes liés à la montée de lait. ».

Le besoin d’éloigner le « tout médical »

A la maternité de l’Hôpital Privé Drôme Ardèche, les médecines intégratives ont aussi leur place aux côtés des médecines allopathiques. Une salle d’accouchement physiologique y a été récemment inaugurée. Son objectif : permettre aux femmes enceintes de se réapproprier leur accouchement, loin du « tout médical ».

Dans la salle, on trouve un canapé, une liane de suspension, un ballon et une baignoire de type balnéo. Pendant le travail, la femme peut s’y plonger. « L’eau à 36-37° va lui permettre de se détendre. La dilatation du col de l’utérus va se faire plus rapidement » explique la responsable de la maternité, Sylvaine Montariol, au Dauphiné.

La baignoire offre en outre des jets massants, des lumières variables, et la possibilité d’y diffuser de la musique relaxante ou sa propre playlist.

Les hôpitaux d’Aubenas et de Montélimar et la maternité de Romans offrent également de telle salle d’accouchement.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.