Déremboursement de l’homéopathie : Boiron et Rocal déposent un recours devant le Conseil d’État

Boiron et Rocal, deux des principaux laboratoires spécialisés dans les médicaments homéopathiques, ont déposé devant le Conseil d’État le recours complet contre la décision de déremboursement du gouvernement. Ce dépôt fait suite à la requête sommaire présentée en octobre dernier.

Les laboratoires Boiron et Rocal ont déposé devant le Conseil d’État le recours complet contre la décision du gouvernement de mettre fin à la prise en charge par l’assurance maladie des médicaments homéopathiques. Dans leur communiqué commun, les deux laboratoires s’appuient sur trois principaux arguments pour justifier leurs intentions.

Les Français ont recours à l’homéopathie pour se soigner

Le premier c’est que les Français dans leur large majorité, mais aussi une grande partie des médecins, demeurent attachés à l’homéopathie malgré la campagne de dénigrement de ces derniers mois.

En effet, selon une récente enquête de l’institut Harris Interactive pour Santéclair, 82% des Français considèrent que médecine conventionnelle et homéopathie sont complémentaires et 72% d’entre eux ont une bonne image de l’homéopathie.

De plus, cette thérapeutique est prescrite quotidiennement par un médecin généraliste sur trois, par de nombreux médecins spécialistes et sages-femmes, tant en cabinet qu’en milieu hospitalier. Alors où est le problème ?

L’homéopathie, une thérapeutique efficace

Le second argument avancé renvoie à l’efficacité de l’homéopathie. Les laboratoires Boiron et Rocal rappellent que l’une des plus importantes études pharmaco-épidémiologiques, menée en France sur plus de 8 000 personnes, a conclu que, à niveau de sévérité égal et tout en étant au moins aussi bien soulagés, les patients pris en charge par des médecins généralistes homéopathes avaient un système immunitaire plus résistant.

En effet, ils avaient 2 fois moins recours aux antibiotiques dans les infections des voies aériennes supérieures, 2 fois moins recours aux anti-inflammatoires dans les douleurs musculo-squelettiques et 3 fois moins recours aux psychotropes dans l’anxiété, les troubles du sommeil et les dépressions.

Le maintien du remboursement, un coût nul pour les finances publiques

Aussi, l’homéopathie permet de faire des économies pour la sécurité sociale. « Le remboursement des médicaments homéopathiques, qui ne représentent que 0,29% des remboursements de médicaments, est synonyme d’économies pour la Sécurité sociale compte tenu de la moindre consommation d’autres médicaments plus chers », soulignent les deux laboratoires.

Mieux, le maintien du remboursement à 15% se solderait par un coût nul pour les finances publiques du fait de la franchise médicale. D’ailleurs, « ce taux de prise en charge éviterait une dégradation du pouvoir d’achat des Français grâce au maintien d’une TVA à 2,1%, d’un prix régulé et d’une prise en charge des assurances complémentaires ».

Pour rappel, c’est en juillet 2019 que la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, s’était prononcée pour un déremboursement total de l’homéopathie, à compter du premier janvier 2021. Sa décision est motivée par l’avis de la HAS qui a conclu à l’absence de démonstration d’efficacité des médicaments homéopathiques.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.