Médecines alternatives et complémentaires : pour ou contre ?

« Médecines alternatives et complémentaires : pour ou contre ? », c’est le titre d’un ouvrage cosigné par Dr Philippe Denormandie, praticien hospitalier à l’hôpital Raymond-Poincaré, et Serge Guérin, sociologue et professeur à l’INSEEC. Mercredi 18 décembre, ils étaient au café nile pour présenter leur livre et donner quelques explications à un public vivement intéressé par le sujet.

Cet ouvrage propose pour la première fois d’aborder la diversité des Médecines Complémentaires et Alternatives (400 pratiques actuellement répertoriées) dans leur globalité et à travers de multiples regards, points de vue et  connaissances…En tout 52 critiques, utilisateurs, médecins, praticiens, experts ou chercheurs ont donné vie et richesse à cet écrit.

Que sont exactement ces médecines complémentaires ? Sont-elles bénéfiques pour notre santé ? De quelles façons distinguer les approches de soins sécuritaires des méthodes douteuses, voire sectaires ? Comment identifier les pratiques adaptées à nos besoins ? Doit-on favoriser leur intégration ou au contraire les exclure de notre système de soins ? Telles sont quelques questions auxquelles s’intéresse cet ouvrage.

La difficulté de la terminologie

Lors de son intervention, le Dr Philippe Denormandie a expliqué pourquoi les termes « Médecines alternatives et complémentaires » (MCA) ont été choisis pour le titre de l’ouvrage. Aujourd’hui, l’on parle de médecines complémentaires, médecines alternatives, médecines douces, médecines intégratives, thérapies non médicamenteuses. Selon lui, il apparait utile d’écarter certaines notions un peu prétentieuses comme « médecines douces », ce qui revient à dire que la médecine traditionnelle est « dure ». Les auteurs ont préféré les termes « complémentaires » (dans ce cas il n’y a pas d’affrontement avec la médecine allopathique) et « alternatives » (au cas où ça ne marche pas, il faut essayer une autre).

Une vision trop sectaire des MCA ?

Il a également évoqué la posture de la France vis-à-vis des médecines complémentaires. Alors que dans certains pays comme la Chine, elles sont bien intégrées, en Hexagone, on a tendance à les rejeter. Pis, on les assimile à du charlatanisme, ce qui n’est pas le cas même si certains praticiens n’en sont pas loin.

Quant à la question de leur évaluation, le Dr Philippe Denormandie estime qu’il faut mettre en place une agence indépendante comme aux Etats Unis. Ou établir un véritable corpus au niveau européen ou mondial.

Les médecines alternatives reposent sur la qualité de vie

Pour Serge Guérin, toute médecine doit permettre aux individus de vivre plus longtemps en bonne santé, en ayant une bonne qualité de vie. Or c’est le propre des médecines complémentaires de privilégier une bonne qualité de vie, à travers notamment les méditations et les activités physiques. Il souligne surtout que la médecine complémentaire n’a surtout pas pour but de s’opposer aux vaccins. Un patient peut prendre son vaccin et aller tranquillement méditer.

Pour en savoir plus sur l’ouvrage

Dans leur ouvrage, le Dr Philippe Denormandie et Serge Guérin évoquent la défiance grandissante des patients vis-à-vis de la médecine allopathique. Celle-ci serait corrompue (Mediator), peu fiable (les vaccins qui provoquent des effets secondaires) et déshumanisante car trop techniciste et surmédicalisé. A l’opposé, les médecines complémentaires et alternatives seraient plus attentives à leur santé, leur alimentation et, plus largement, à leur mode de vie. Toutefois, certaines pratiques, dites de conversion peuvent s’avérer dangereuses pour l’individu. Ces méthodes reculées, douloureuses et psychiquement déstabilisantes altèrent inévitablement la santé physique ou mentale de la victime. C’est le propre de la méthode Hamer, l’archétype même des pseudothérapeutiques. À l’origine de plusieurs décès, notamment en France, cette pratique psychologisante s’appuie sur une théorie douteuse et sans fondement scientifique. D’où la nécessité d’assainir ce milieu, au lieu de mettre tout le monde dans le même panier.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.