Homéopathie : un soutien de taille pour le Pr Drouin

Dans un communiqué diffusé jeudi dernier, le Syndicat des professeurs de l’Université Laval a pris la défense du Dr Jean Drouin critiqué par certains de ses pairs après des propos sur l’homéopathie. Le SPUL dénonce les critiques émises à l’encontre du clinicien, tout en brandissant la liberté d’expression. Voici une chronologie de la polémique.

L’homéopathie fonctionne très bien pour certains maux

Lors d’une table ronde sur l’homéopathie organisée le 19 novembre dernier à Montréal par l’entreprise de produits homéopathiques Boiron, le Dr Jean Drouin de l’Université Laval a tenu des propos qui n’ont pas plu à certains de ses pairs. Le professeur a affirmé lors de cette rencontre qu’il conseillait l’homéopathie depuis 1974, comme clinicien. « C’est clair qu’il y a plus que l’effet placebo » dans l’homéopathie, a défendu Dr Jean Drouin.

Il a également déclaré avoir toujours eu recours à l’homéopathie pour des infections telles que le mal à la gorge ou les rhumes. Néanmoins, il a assuré privilégier le diagnostic et le traitement médical conventionnel en premier lieu avec ses patients et ne remplace jamais un traitement médical conventionnel par de l’homéopathie. Lui-même dit avoir toujours dans ses poches un produit homéopathique pour le rhume et ses symptômes, au cas où.

Au cours du même colloque, le Dr Jean Drouin a en outre confié avoir testé l’efficacité du produit avec ses étudiants en médecine. «Je mets des oignons sur la table de mes 50 étudiants en médecine. Je dis : “Coupez des oignons. Notez vos symptômes […].” Un sur deux, je mets un placebo, l’autre, je mets le vrai. Ben ça marche tout le temps», rapporte la presse. Il précisera avoir mené ces expériences dans les années 80 et ne plus le faire aujourd’hui.

Le Dr Jean Drouin prié de « répondre à des exigences propres au milieu universitaire »

Si l’Université Laval a fait savoir que de telles expériences « ne font pas partie des pratiques d’enseignement » de l’établissement au sens strict, sa porte-parole, Mme Stewart, rappelle que le Dr Drouin a droit à la liberté de l’enseignement et à la liberté d’expression. Seulement, comme tout professeur de clinique, il doit « répondre à des exigences propres au milieu universitaire, notamment le devoir de soumettre ses propos à la validation par les pairs ».

Le SPUL défend la liberté universitaire

Dans un communiqué diffusé jeudi, le SPUL a pris la défense du Pr Jean Drouin. Le syndicat dit regretter que l’administration de l’Université de Laval ait « fait des remontrances à l’un de ses professeurs de clinique en raison de ses prises de position lors de sa participation à une table ronde et de ses propos tenus face à la presse».

Le professeur Jean Drouin a le « droit d’enseigner et d’effectuer des recherches sans aucune contrainte, qu’elle soit institutionnelle ou externe », revendique le SPUL.

Le syndicat estime également que « l’administration de l’Université Laval a raté une fois de plus l’occasion de soutenir le travail d’un de ses professeurs »  en rabrouant de la sorte ce professeur de clinique, qui exerce sa science en participant au débat critique sur des pratiques contemporaines.

Dans une nouvelle intervention, le Dr Drouin a soutenu que son opinion, exprimée lors de la table ronde sur l’homéopathie, est « personnelle ». Toutefois, elle repose sur son expérience clinique et une étude citée par des représentants de l’Homeopathy Research Institute qui montre que l’homéopathie est de 5 % à 10 % plus efficace qu’un placebo.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.