L’homéopathie, une affaire de pragmatisme pour le chirurgien Patrick Madelenat

Patrick Madelenat, chirurgien gynécologue en charge du service de gynécologie obstétrique de l’hôpital Bichat de 1976 à 2007, défend l’homéopathie dans une interview accordée au journal L’Obs. Il confie notamment que le débat actuel autour du déremboursement, devenu passionnel, a radicalisé une partie de la classe médicale. Témoin de l’efficacité des granules, le chirurgien n’hésite pas à invoquer un regard pragmatique sur la thérapeutique.

Le débat actuel sur l’homéopathie : une radicalisation

Depuis la tribune signée par 124 médecins parue dans Le Figaro en mars 2018, le débat sur la place de l’homéopathie dans les pratiques médicales s’est largement propagé dans la sphère médiatique. Un débat intense qui a donné place à des arguments enflammés, parfois virulents, de la part des opposants à la médecine homéopathique. Témoin de cet affrontement, le chirurgien gynécologue Patrick Madelenat a exprimé sa surprise dans une interview accordée au journal L’Obs.

Le médecin, qui se revendique allopathe, c’est-à-dire prescripteur de médicaments classiques, explique notamment observer « une certaine radicalisation, peut-être des deux côtés, et en tout cas de celui de ses adversaires de l’homéopathie ». Face au « charlatanisme » décrié par les opposants, le chirurgien invoque un pragmatisme. Il explique d’ailleurs : « avec l’homéopathie, avec les patients et les médecins qui les prenaient en charge, j’ai bien souvent constaté une amélioration générale de la qualité de vie des patients. »

Des arguments par les opposants mal dirigés

Les arguments émis par les détracteurs de la thérapeutique sont nombreux, et bien souvent mal dirigés. Une dissonance qui n’échappe pas à Patrick Madelenat, en particulier concernant le déremboursement et ses effets sur les finances publiques. Face aux déclarations d’Agnès Buzyn sur le déremboursement de l’homéopathie au profit du remboursement des médicaments contre le cancer des enfants, le médecin explose : « On se fout de la gueule du monde ! ». Avant d’affirmer qu’il n’y a « aucune commune mesure entre le coût des chimiothérapies et le coût de l’homéopathie ».

Un acharnement médiatique qui redirige les problèmes inhérents au système de santé global vers une pratique médicale pourtant bien plus modeste. « Il serait temps que les instances s’interrogent sur de vrais domaines abusifs de dépenses de santé » précise le chirurgien. Un débat familier pour l’ancien directeur du service de gynécologie obstétrique de l’hôpital Bichat, qui rappelle la polémique similaire de l’époque autour de l’hypnose pendant les opérations. « Aujourd’hui, l’hypnose a sa place en chirurgie » conclut-il.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.