Homéopathie : point d’étape des discussions autour du PLFSS

Comme chaque année, l’examen du Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale (PLFSS) a débuté à l’Assemblée nationale. Les discussions vont bon train, notamment autour de l’homéopathie, qui devrait être totalement déremboursée à partir de janvier 2021. Faisons le point sur les premiers débats.

 

L’examen du Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale (PLFSS) a démarré à l’Assemblée Nationale, il y a quelques jours. Ce PLFSS a pour objet de déterminer les conditions générales d’équilibre des comptes sociaux, d’établir les prévisions de recettes et de fixer les objectifs de dépenses. Les discussions concernent notamment l’homéopathie, qui devrait faire l’objet d’un déremboursement total à partir de janvier 2021. Mais les patients et les laboratoires réclament le maintien de son remboursement à 15%, contre 30% en vigueur avant le coup de boutoir de l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, en juin 2019.

 

« L’accès au soin est une liberté fondamentale pour nos concitoyens »

Au cours des débats, le 9 octobre, les députés Michel Zumkeller (UDI), Jacqueline Dubois (LREM) et Eric Pauget (LR) se sont prononcés contre le déremboursement de l’homéopathie. Le premier a rappelé que « l’accès au soin est une liberté fondamentale pour nos concitoyens et cette notion doit s’étendre à l’accès à toute forme de soins et de médicaments ». Aussi, parce que « les Françaises et les Français y sont très attachés », il estime « que nous devons soutenir l’homéopathie, qui offre une approche différente, plus humaine et surtout plus attentive ». Pour le second, « il semble plus que jamais nécessaire de défendre la place de l’homéopathie dans l’offre de soins », en complémentarité de la médecine classique.

 

Un coût quasi nul avec une prise en charge à hauteur de 15%

Quant à Eric Pauget (LR), il a souhaité « attirer l’attention du gouvernement sur l’impact budgétaire du déremboursement de l’homéopathie ». Selon lui, « une telle décision risquerait de se traduire par un surcoût pour la collectivité du fait d’un report de prescription vers des médicaments plus onéreux ». Ce à quoi Thomas Mesnier, rapporteur général de la commission à l’origine du rapport sur le PLFSS et médecin de profession (LREM), considérant que « l’efficacité de l’homéopathie n’est pas prouvée scientifiquement » a répondu que le budget économisé par le déremboursement permettra de financer des médicaments innovants. 

Un argument que rejette le député LR Jean Claude Bouchet, pour qui cette économie sera dérisoire pour permettre de financer quoi que ce soit. Par ailleurs, il interpelle le gouvernement sur le coût quasi nul que représente la prise en charge de l’homéopathie à hauteur de 15%, surtout si l’on prend en compte la franchise de 50 centimes par tube qui revient au patient. Sur les 18,8 milliards d’euros remboursés en 2016, la part des médicaments homéopathiques ne représentait que 0,69 %.

 

77% des Français ont recours à cette médecine

Le jeudi 15 octobre, 16 députés issus du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine ont déposé un amendement contre le déremboursement de l’homéopathie. Dans celui-ci, ils demandent le report du remboursement pour diverses raisons. Ils indiquent notamment que 77% des Français ont déjà eu recours à cette thérapie et la plupart soutiennent que les médicaments homéopathiques atténuent les effets de traitements conventionnels. De son côté, le député LR Bernard Perrut loue une approche préventive, tandis que le député LREM Yves Daniel, agriculteur de profession et ancien socialiste, met en avant la capacité de l’homéopathie à réduire la consommation de médicaments. C’est pourquoi on peut affirmer que l’homéopathie joue un rôle positif dans la lutte contre l’antibiorésistance aussi bien chez les hommes que chez les animaux ou les plantes et permet d’éviter la polymédication.

 

Plus de financements pour la recherche en homéopathie 

Le mardi 20 octobre, la journaliste Caroline Cordier (7,7K abonnés sur Twitter) a publié un plusieurs tweets dans lequel elle évoque que 6 députés LREM ont déposé un amendement proposant une augmentation de 5 millions d’euros des crédits pour la mission santé chargée de poursuivre la recherche en homéopathie afin d’attester ou non son efficacité. Toutefois, certains internautes accusent les députés à l’origine de cet amendement de gaspiller de l’argent à vouloir démontrer l’efficacité de médicaments qui ne fonctionnerait pas. Or 74% des Français ayant déjà eu recours à l’homéopathie s’en déclarent satisfaits, selon une récente étude Harris Interactive pour Santéclair. Et l’avis de ces patients reste le plus important jusqu’à preuve du contraire.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.