De nombreux sites dédiés aux enjeux de la médecine intégrative et des thérapies complémentaires ont vu leur trafic s’effondrer au cours des derniers mois. En cause, selon plusieurs observateurs, des changements dans les algorithmes de Google et de Facebook qui amalgameraient ces plateformes à des sites de « fake news » et ne parviendraient pas à les différencier des sites de propagande. Un contresens dangereux.

Google et Facebook se prennent les pieds dans le tapis des médecines intégratives. Dans leur lutte de bon sens contre les « fake news » qui prospèrent sur le Web, les géants américains ne parviennent plus à séparer le bon grain de l’Ivrée. De nombreux sites d’information sur la médecine intégrative ont en effet vu leur trafic chuter jusqu’à 99% en quelques mois après avoir été victimes de déréférencement par les moteurs de recherche.

A titre d’exemple, le site mercola.com, dédié à la santé naturelle, a vu son trafic chuter de 99% en quelques mois. Le site drweil.com du célèbre médecin du même nom n’a pas été épargné avec moins 66% de visites en un an. Une réalité qui toucherait des dizaines de sites de médecine intégrative et qui pousse les professionnels du secteur à s’interroger sur l’impact de ces mesures de déréférencement.

« C’est effrayant pour tous ceux qui travaillent dans les secteurs de la médecine intégrative, de la médecine alternative et de la médecine fonctionnelle », s’est publiquement inquiété le docteur Bill Manahan, l’une des figures emblématiques de la médecine intégrative aux Etats-Unis. Pour lui, comme pour l’essentiel des observateurs, la médecine intégrative est aujourd’hui blacklistée par Google et Facebook.

Il est urgent que Google et Facebook prennent la mesure de la situation. Les sites de médecine intégrative, comme tous les autres, ont besoin d’une bonne visibilité sur les moteurs de recherche pour être accessibles par le plus grand nombre et permettre au public de se faire une opinion informée et diverse des options disponibles en termes de santé. Chaque jour, plus d’un milliard de recherches sur des questions de santé sont effectuées dans le monde. Il est impensable que Google et Facebook censurent des pans entiers de résultats.

Lutter contre les « fake news » et les théories du complot, oui ! Réduire le spectre de l’information disponible sur les options de santé, non ! La finalité de cette logique serait la fin du libre-choix thérapeutique et nous contraindrait tous à rester dans les sentiers battus de la médecine conventionnelle, des prescriptions à hautes doses et des bénéfices exponentiels pour Big Pharma…