Le Collectif de soutien à l’homéopathie, composé de syndicats de médecins, d’associations de patients, de sociétés savantes et de laboratoires, a dénoncé mercredi le « jugement méprisant et caricatural » de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, à l’égard de l’homéopathie, qu’elle a qualifiée de médecine « d’un autre siècle » participant à la « surconsommation médicamenteuse ».
Dans un communiqué paru mercredi, ce Collectif insiste sur « sa grande surprise » après les propos tenus par la ministre dans un article paru dans le magazine Le Point le 12 septembre et dans lequel Mme Buzyn a déclaré notamment que l’homéopathie « relève d’un autre siècle » et « participe à la surconsommation médicamenteuse ».
Deux affirmations que le Collectif considère mensongères et contraires à l’engagement pris par la ministre de rester neutre tout au long du processus d’évaluation de l’homéopathie par la Haute autorité de Santé (HAS) dans le cadre du débat sur le déremboursement des traitements homéopathiques par l’Assurance maladie.
« Dans cet entretien, Mme Buzyn porte un jugement méprisant et caricatural à l’égard de cette thérapeutique », dénonce le Collectif dans son communiqué, qui regrette notamment le mépris avec lequel la ministre caricature et ridiculise le processus de fabrication des granules homéopathiques, qu’elle décrit comme diluées « dans une piscine olympique, qui est elle-même diluée à l’échelon de la galaxie ».
Au cours de la même interview, la ministre de la Santé indique que « l’homéopathie participe à la surconsommation médicamenteuse ». Une assertion qui n’est « soutenue par aucune étude scientifique crédible », affirme le Collectif qui insiste au contraire sur le fait que de « nombreuses études, aux comités scientifiques et médicaux reconnus, ont montré que la consommation de médicaments homéopathiques était associée à une consommation moindre d’autres médicaments ».
Selon les membres du Collectif, Agnès Buzyn « fait preuve d’un profond mépris envers les millions de patients et les milliers de professionnels de santé français qui utilisent chaque jour l’homéopathie et en constatent l’efficacité » et renie son « engagement, pris à plusieurs reprises, d’observer une position neutre à l’égard de ce dossier afin de ne pas alimenter une polémique particulièrement violente et entachée de contre-vérités ».
« L’homéopathie offre aux patients une réponse thérapeutique à de nombreux besoins de santé parfois non couverts, que ce soit en premier recours, en complément ou en substitution des traitements conventionnels. Remettre en cause sa place dans l’offre de soins et l’enseignement universitaire, c’est compromettre la qualité et la sécurité de cette pratique exercée par des professionnels de santé responsables et dûment formés », déplore le Collectif en conclusion.
