Le Service Médical Rendu (SMR) de l’homéopathie : une hostilité idéologique

La commission de transparence de la Haute Autorité de la Santé, chargé d’évaluer le SMR (service médical rendu) des médicaments en France, a rendu son premier avis concernant le déremboursement de l’homéopathie. Favorable pour le moment, l’avis définitif sera donné en juin. Une décision qui manquerait d’objectivité du fait, notamment, d’une campagne de diabolisation intensive.

Évaluer le Service Médical Rendu (SMR) de l’homéopathie

La Haute Autorité de la Santé (HAS) a pour mission de mesurer l’efficacité des médicaments vendus en France. Pour définir le SMR de l’homéopathie, dont le cas a été plusieurs fois étudié par la HAS, quatre éléments sont pris en compte. Le site internet de la sécurité sociale les définit comme suit : d’une part « la gravité de la maladie pour laquelle le médicament est utilisé », d’autre part « son efficacité pour prévenir ou soigner cette maladie », « son intérêt pour la santé publique » également, et enfin « ses effets indésirables ».

Selon le journal Le Monde, qui a dévoilé dans un article l’avis défavorable au déremboursement de la Commission de transparence de la HAS, la décision reposerait principalement sur le manque d’efficacité de l’homéopathie pour prévenir ou soigner la maladie. Un avis qui manquerait d’objectivité, sachant que des études ont scientifiquement prouvé l’action de cette thérapeutique dans le traitement de nombreux patients.

Une campagne de diabolisation qui va au-delà de la question du déremboursement

L’homéopathie fait face à des campagnes de diabolisation importantes déployées par certains acteurs du milieu médical. Un dénigrement intensif de l’homéopathie, utilisée par plus de 20 millions de français, qui ne remet pas seulement en question (comme le débat médiatique le sous-entend) son remboursement par la sécurité sociale, mais bien sa pratique et la prescription des médicaments qui y sont liés.

Un débat qui cache un problème bien plus important pour Etienne Caniard, ex-membre du collège de la HAS, qui dans une interview accordée au journal Libération a déclaré : « il est probablement plus confortable de se déchirer dans des querelles secondaires que de s’interroger sur les questions majeures de la politique du médicament, la pertinence des prescriptions, les conditions de mise sur le marché, le prix des traitements innovants, l’observation et l’évaluation des pratiques ».

Une intervention qui rappelle que de nombreux médicaments polémiques (comme les statines) sont encore majoritairement remboursés et sont soumis à un jugement plus indulgent de la part de la même autorité.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.