Homéopathie : face aux « experts », opter pour l’argument du bon sens

Le débat autour de l’homéopathie est trop souvent monopolisé par des « experts » médicaux, pour la plupart des médecins hostiles à toute thérapeutique n’entrant pas dans les préceptes de la médecine conventionnelle. La conversation gagnerait pourtant à s’élargir à d’autres sensibilités, et notamment aux utilisateurs de l’homéopathie de tous horizons, qui peuvent enrichir le débat de leurs expériences.

Alors que la question du déremboursement des traitements homéopathiques est posée, et qu’une minorité active de médecins multiplie les sorties médiatiques pour qualifier l’homéopathie de « charlatanisme » dont le seul effet serait celui du placebo, il serait utile de recentrer le débat. En rappelant d’abord qu’en France, plus de 20.000 médecins, des généralistes pour la plupart, prescrivent des traitements homéopathiques à leurs patients. La défiance du corps médical à l’égard de cette thérapeutique est donc loin d’être généralisée.

Surtout, plus de la moitié des Français ont confiance en l’homéopathie et prennent régulièrement des granules pour soigner un certain nombre d’affections. Selon un récent sondage Ipsos, 76% de la population française a d’ailleurs une image positive de cette thérapeutique qu’ils considèrent efficace et sans effets secondaires.

Il y a donc un grand écart difficilement compréhensible entre le sectarisme scientiste d’une partie du corps médical, qui refuse de considérer l’homéopathie comme une médecine scientifique dans la mesure où ils ne parviennent pas à expliquer ses mécanismes thérapeutiques, et la confiance générale dont bénéficie cette forme de médecine. Et ce, alors que la médecine moléculaire et les grands laboratoires pharmaceutiques qui en tirent les ficelles, croulent sous les scandales et n’inspirent aucune confiance au grand-public.

Face au discrédit de certains « experts », il est bon de se tourner vers l’expérience des utilisateurs dans leur diversité. Dans ce contexte, la récente tribune de l’avocat et juriste Henri Temple, parue le 18 mai sur le média en ligne Boulevard Voltaire, se révèle fort intéressante dans sa dénonciation de « l’intégrisme scientifique ». Selon lui, les clés du débat ne se trouvent pas dans une pseudo-expertise, mais dans deux concepts à la fois très simples et très puissants : la logique et la science.

A l’aide de quatre prismes argumentaires, il explique en quoi l’homéopathie est une médecine pour laquelle chacun peut prendre parti et avoir des arguments solides sans pour autant être affublé de l’attribut « d’experts » – qui n’a par ailleurs aujourd’hui plus aucun sens.

Ainsi, est un expert celui qui est patient de l’homéopathie ou utilisateur de l’homéopathie. Il en connaît les effets et en sait les bénéfices.

Est expert d’autant plus « éthique » celui qui n’a aucune raison financière ni intérêt à défendre une médecine ou un laboratoire pharmaceutique.

Est expert celui qui doute toujours avec logique et principe mais qui cherche et qui tente par des expérimentations pour comprendre la réelle valeur ajoutée d’une médecine.

Est expert enfin celui qui s’intéresse à l’ensemble d’une médecine et aux procédés scientifiques qui lui sont liés. L’argument de « la mémoire de l’eau » prouvé et confirmé par nombre de laboratoires indépendants, professeurs, docteurs et prix Nobel de la paix, doit pouvoir être davantage pris en compte, surtout pour une médecine qui dilue les propriétés d’un élément animal, végétal ou minéral.

Parmi les pistes de réflexions qu’il aborde, Henri Temple souhaite notamment que soient effectuées notamment « des études épidémiologiques et statistiques pour démontrer ou infirmer le dépassement de l’effet placebo », qui reste un des arguments principaux des opposants à l’homéopathie et ce, malgré la publication d’études (à l’image d’EPI 3, l’importante étude menée sur l’homéopathie) démontrant que les médicaments homéopathiques ont une efficacité équivalente à celle des médicaments conventionnels pour un coût moindre et une baisse significative des prises médicamenteuses.

Une prise de position, issue de la société civile, qui permet de sortir de la lecture binaire entre pro et anti-homéopathie et des combats de clochers entre membres du corps médical. Chaque personne peut avoir un avis sur la question de l’homéopathie, toute personne peut trancher la question de l’efficacité de l’homéopathie. Ce sont les Français qui, dans leur diversité, peuvent apporter des réponses mesurées à un débat devenu hystérique.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.