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L’art-thérapie est de plus en plus utilisée dans les parcours de soins. Nous retrouvons cette pratique dans l’accompagnement de troubles psychique plus ou moins profonds. La dépression, par exemple, mais aussi dans les soins de support en cancérologie.

 

Une thérapie qui s’adresse à tous

Si l’art-thérapie est particulièrement utile pour aider à surmonter les maladies graves, elle s’adresse « à toute personne qui rencontre des difficultés physiques, psychologiques ou mentales, en situation de handicap ou face à un problème existentiel, ou en évolution personnelles » (Dr Jean-Pierre Klein, psychiatre et fondateur de l’art-thérapie en France). Activité créatrice par excellence, l’art-thérapie permet d’exprimer ce qui est parfois difficile de dire avec des mots.

 

L’art-thérapie, comment ça fonctionne ?

Toutes les expressions sont possibles : arts plastiques (peinture, collage, modelage, montages photos, mandalas, vidéos), le chant et la musicothérapie, le mime, l’atelier d’écriture, le conte, le ki-danza (danse thérapie)… Les Centres Ressources (Reims, Aix en Provence, Montélimar, La Française, Lyon, Charleville-Mézières, Saint Avold) qui accompagnent des personnes touchées par le cancer, utilisent journellement ces activités créatrices qui aident profondément à se reconstruire.

Les activités d’art-thérapie peuvent se pratiquer en individuel, mais c’est en groupe que l’effet thérapeutique est le plus intéressant du fait des échanges inter-personnnels.

 

Des créations pour aller mieux

Il est parfois difficile d’exprimer une douleur, une angoisse, un traumatisme refoulé ou un secret de famille. L’expression artistique, qui fait appel à d’autres canaux de communication permet de dire avec des actes ce que l’on ne peut pas exprimer avec des mots. Nous savons tous comment notre cerveau fait blocage pour sortir en mots des souffrances si fortes. Le sujet de la douleur imprègne la production et cela permet de dépasser sa souffrance. La création artistique permet un vrai travail sur soi et nous voyons dans nos ateliers des Centres Ressources les sourires s’épanouir et les échanges sur les œuvres qui disent avec beaucoup de pudeur la souffrance de la maladie.

N’oublions pas que l’objectif est de se reconstruire. L’art-thérapie n’a pas pour effet de fouiller dans le passé, y compris traumatique, mais de permettre à la personne malade ou en souffrance psychique de se remettre en mouvement. Cela, en franchissant des étapes créatrices et en trouvant des solutions aux difficultés pratiques.

 

L’art-thérapeute, partenaire de votre mieux-être

Nous pourrions parler des art-thérapeutes car nombreuses sont les branches de cet arbre fécond.

L’art-thérapeute formé à cette discipline utilisera préférentiellement les arts plastiques. Mais d’autres disciplines peuvent s’apparenter à l’art-thérapie. Le Ki-danza, qui allie une danse accessible à tous avec un rythme propre à réveiller le corps et à l’expression d’émotions, est une vraie activité physique adaptée artistique. Le modelage, qui s’apparente aux métiers de céramiste, est également une discipline d’art-thérapie. Il associe le toucher de la terre à la création individuelle d’objets porteurs de signification.

Le point commun est une formation à l’autre qui associe de l’empathie, une compréhension du psychisme humain et une vraie connaissance de ses limites. Une mise en commun des expériences apportera à la fois un cadre à l’activité et une meilleure compréhension des problématiques. Il est souhaitable que les praticiens aient fait pour eux-mêmes une approche psychothérapeutique personnelle.

 

L’art-thérapie est une pratique complémentaire qui s’inscrit parfaitement dans la médecine intégrative. Celle-ci associe les traitements conventionnels indispensable au traitement de la maladie à des thérapies complémentaires permettant de retrouver la santé.

 

 

 

Source : Le Pr Jean-Pierre Klein, L’art-thérapie, c’est quoi exactement ? dans Les 20 grandes questions pour comprendre, Les art-thérapies, Sous la direction de Véronique Suissa, Serge Guérin, Dr Philippe Denormandie, Ed. Michalon.