Médecin généraliste : une espèce en voie de disparition !

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La pandémie a mis en évidence les carences de notre système de santé avec le manque criant de lits hospitaliers. En réalité, la litanie des personnes en réanimation masque (sans mauvais jeu de mot) l’effondrement de notre première ligne sanitaire : les médecins généralistes.

Quelques chiffres sur les médecins généralistes en France

Les médecins de famille étaient 226 000 en 2018, ils ne sont plus que 100 621 aujourd’hui. Leur moyenne d’âge est de 51 ans, dont 59 ans pour les hommes et 47 ans pour les femmes. La profession se féminise autour de 50 % avec des personnes qui pratiquent, pour des raisons familiales, très souvent à mi-temps. 35% des généralistes sont salariés dans des professions souvent non soignantes comme l’assurance maladie, la médecine du travail ou scolaire.

En d’autres termes, la moitié de la France se désertifie médicalement : plus de 700 000 français n’ont plus de médecin à proximité dont un très grand nombre de personnes âgées.

Un désastre sanitaire

Parce qu’un jour, un haut fonctionnaire du ministère de la santé, probablement aidé d’un économiste, a décrété qu’un médecin coûte cher, il a décidé d’un numérus clausus en médecine. En clair, on supprime drastiquement l’entrée en faculté de médecine pour faire, à terme, des économies. Cet entonnoir a perduré plus de 30 ans. Ils n’ont pas compris qu’une population vieillissante pouvait avoir besoin de médecins.

Parallèlement, les doyens de médecine, voulant avoir dans leurs rangs l’élite scientifique française, ont élaborés des critères exclusivement issus de la science pour le concours.

« Nous n’accepterons plus que des bacs scientifiques avec mention très bien ! ». C’est en effet idéal pour avoir des spécialistes à un haut niveau de technicité, pas forcément pour soigner des êtres humains qui souffrent. D’autant que ces têtes bien faites choisissent préférentiellement en fin d’étude des spécialités à hauteur des leurs ambitions.

De ces constats découle deux conclusions : les hôpitaux sont engorgés et les coûts flambent.

Un médecin généraliste au rabais

Depuis de nombreuses années, la médecine générale est dévalorisée. Malgré ce titre pompeux de spécialiste en médecine générale, ses actes sont quasi exclusivement cliniques. La rémunération actuelle ne permet pas de prendre en charge correctement les malades. De nombreux médecins sont dans l’obligation de signifier officiellement : un problème – une consultation ! Et ils n’ont pas toujours le temps de revoir rapidement leur patient. Vous n’avez plus la possibilité d’avoir une angine et des problèmes de sommeil en même temps… !

La liberté de prescrire se réduit comme une peau de chagrin. Après avoir laissé les laboratoires pharmaceutiques faire la loi en médecine, les agents comptables prennent le relai. A quand une médecine qui fait confiance à ceux qui soignent ?

Et tout à coup, la pandémie…

Premier rempart à la crise sanitaire, le médecin généraliste a dû tout d’abord faire avec les moyens du bord. Heureusement que l’on avait gardé nos masques de la grippe aviaire ! Généreuse dotation ensuite de 5 masques par semaine. Vite débordés par l’afflux de malades, c’est la grande pagaille. Pire que nos hivers d’antan avec nos grippes finalement gérables. Les pathologies s’empilent à un rythme effréné, au risque de cumuler les erreurs médicales ou les retards de diagnostique. Mais tous les regards sont tournés vers l’hôpital, comme s’il était le seul intervenant de la crise.

Pourtant, le médecin généraliste avec plus de 10 ans d’études mérite mieux que d’être un super centre de tri. Il pourrait, s’il en avait le temps, soigner à domicile des cas relativement compliqués. Nous avons suivi des malades sous oxygène, en fin de vie ou simplement qui toussent sans les hospitaliser avec compétence et humanité. Encore faudrait-il nous donner le temps et les moyens.

Les médecins généralistes homéopathes

Pris dans la tourmente, ils restent médecins et généralistes et homéopathes. La pratique de l’homéopathie demande une bonne expérience clinique pour déterminer la thérapeutique la mieux adaptée au patient et son traitement homéopathique s’il est indiqué.

Depuis de nombreuses années, ils contribuent à prendre en charge de nombreux malades avec de bons résultats thérapeutiques. Ni dogmatiques, ni utopiques, ils soignent comme les autres avec humanité.

Leur nombre diminue proportionnellement à celui des médecins généralistes. Vilipendés par certains de leurs pairs qui n’ont pas cherché à les comprendre, ils poursuivent l’engagement qu’ils ont contracté lors de leur serment d’Hippocrate : soigner leurs prochains.

Laissons nous faire notre métier !

Sources :
https://www.profilmedecin.fr/contenu/chiffres-cles-medecin-generaliste/

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.