Arrêter de fumer : pourquoi pas l’hypnose ?

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En France, on compte 11,4 millions de fumeurs de 18 à 75 ans, soit environ 30% de la population. Plus d’un million et demi de personnes ont arrêté de fumer entre 2016 et 2018, alors pourquoi pas vous ?

Les risques du tabac

Tout d’abord, rappelons-nous qu’un fumeur sur deux meurt de son tabagisme et que les cigarettes contiennent au moins 50 substances cancérigènes. En moyenne, fumer réduit l’espérance de vie de 10 ans, sans compter que, plus le tabagisme commence tôt dans la vie, plus il est redoutable. Une personne qui commence à l’adolescence et continue à l’âge adulte risque 22 ans de vie en moins. Arrêter de fumer avant 30 ans supprime à plus de 95% l’excès de surmortalité et arrêter de fumer avant 40 ans réduit de 90% ce risque, alors protégeons nos jeunes !

Comment fonctionne la dépendance à la cigarette ?

Cette dépendance est essentiellement due aux effets à la fois déstressants, excitants et de récompense envoyés à l’organisme. Agissant par l’intermédiaire du geste de fumer, devenu une habitude, le tabac a cet effet étonnamment paradoxal sur le corps notamment dû à l’effet dopant de la nicotine et de détente en lien avec la dopamine dans le cerveau. De plus, les additifs introduits par les fabricants de tabac accentuent nettement l’accoutumance, notamment en accélérant la pénétration de la nicotine dans le cerveau, ce qui intensifie l’effet de manque.

Les différents moyens d’arrêter

La forte augmentation du prix du tabac incite de plus en plus de fumeurs à arrêter. Ce sevrage ne se fait pas si facilement et de nombreux moyens sont à disposition. Les plus connus sont les gommes et patchs à la nicotine qui doivent être très adaptés à la consommation de cigarettes sous peine de déclencher des réactions indésirables à la nicotine. Cette utilisation de substituts a progressé de 50% entre 2018 et 2019, mais la substitution de la nicotine agit seulement sur l’effet stimulant, elle n’a aucun impact sur le stress ou sur l’habitude du geste.

Parallèlement à la diminution de la vente de tabac, celle des cigarettes électroniques augmente progressivement. Ces e-cigarettes permettent de garder l’habitude gestuelle, de compenser la nicotine et d’avoir une réelle sensation de fumer. Le risque est de garder une accoutumance et de refumer du tabac à la première occasion.

Si d’aucuns font cas de la motivation pour arrêter le tabac, en pratique ce n’est pas si simple. Une période de 3 à 6 semaines peut être réellement pénible avec une envie envahissante de reprendre une cigarette. Certains facteurs accentuent cette pression : le café, l’alcool et les circonstances de tabac habituelles comme la fameuse “pause clope” au bureau. À l’inverse, le fait de privilégier une activité physique régulière vous aidera beaucoup. Un conseil simple qui donne de bons résultats peut aussi être le suivant : avec 20 gouttes de Passiflora composé (médicament homéopathique) dans une petite bouteille d’eau. Buvez quelques gorgées à chaque envie de fumer. Une prise en charge globale homéopathique peut également faire un bon complément à votre sevrage.

L’hypnose, une bonne solution ?

Le tabac est souvent une (mauvaise) réponse aux situations de stress. Il est donc possible de se rééduquer à une meilleure adaptation à notre environnement psycho-social. Partons du principe qu’il y a chez chaque fumeur un désir profond de fumer, à peine compensé par la peur du risque. Parallèlement, une part importante de la personne qui fume souhaite arrêter. L’effet de l’hypnose repose sur un mécanisme de suggestion et de libération de l’emprise du tabac. Chaque fumeur aspire à retrouver son libre arbitre et sa liberté.

Différentes formes d’approches sont ainsi possibles :

  • Suggérer au fumeur un changement : la personne n’est plus dans son labyrinthe
  • Modifier la perception du comportement de dépendance
  • Visualiser l’avenir sans tabac
  • Utiliser l’hypnose comme technique aversive : tabac = nausée
  • Apprendre l’autohypnose pour devenir autonome dans sa démarche

Une seule séance peut suffire, mais plusieurs peuvent être nécessaires pour arriver à ses fins.

Comment fonctionne la séance d’hypnose ?

Qu’elle soit en petits groupes ou individuelle, un temps d’entretien seul à seul avec le thérapeute est nécessaire pour savoir quel fumeur vous êtes. Vous serez assis ou allongé et, après un moment de relaxation vous permettant de déconnecter de vos pensées parasites, vous connaitrez un état de conscience modifié qui n’est ni un endormissement ni une dépendance au praticien mais une sensation particulière de relâchement et de bien-être. Vous serez alors prêt au travail de suggestion qui sera le mieux adapté à votre cas. La séance dure environ 1 heure.

Comment choisir son hypnothérapeute ?

Se fier à ceux qui ont déjà arrêté ainsi que le bouche-à-oreille restent souvent les meilleures méthodes pour choisir son praticien. Cependant, il faut également savoir qu’il existe un réseau « arrêt tabac hypnose » qui forme des praticiens à cette technique. Un projet raisonnable et qui vous convient au mieux doit être établi, c’est pourquoi l’entretien préalable est indispensable lors de ces séances. Concernant les résultats, les études montrent des résultats positifs de l’hypnose aux alentours de 75% après la séance à 40% à six mois de distance. Vous pouvez bien entendu renouveler l’expérience si vous rechutez.

Arrêter de fumer est un parcours du combattant, certes, mais votre santé vaut bien plus que cela et retrouver sa liberté en vaut largement la peine !

 

Sources :
https://www.drogues.gouv.fr/sites/drogues.gouv.fr/files/atoms/files/bilan-tdb-tabac-2020_v4.pdf
https://www.hypnose-medicale.com/arret-du-tabac-arreter-de-fumer-definitivement/
https://www.femmeactuelle.fr/sante/medecine-douce/hypnose-arret-cigarette-47570

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.