Comment prendre soin de nos aînés à l’ère du coronavirus ?

La crise sanitaire nous l’a montré, l’humain est souvent sacrifié sur l’autel de la « science ». Incapables de protéger efficacement nos anciens, nous sacrifions nos jeunes dont 20% sont en situation de menace de suicide. Un constat : le confinement est une erreur. Car, après tout, que mettons-nous sous le terme de « protéger » ? Faut-il mettre les plus âgés sous cloche, enfermés dans leur chambre sans autre contact que des soignants, certes dévoués, mais masqués et interdits au moindre contact ?

Celles et ceux qui l’ont vécu en Ehpad savent à quel point c’est illusoire. Faut-il attendre que tous soient vaccinés pour autoriser les familles à les visiter, sachant que le temps est compté et qu’à défaut de mourir de la covid-19, ils périront d’ennui et de tristesse ? Nous savons, qu’une personne en grand âge ne peut pas supporter le confinement. Elle perd très vite l’envie de vivre et tombe très rapidement dans ce que les gériatres appellent « le syndrome de glissement ». L’appétit disparaît, la morosité s’installe et l’énergie vitale, celle qui permet de continuer à vivre, s’éteint.

Priver les derniers moments de bonheur de nos aînés

Si l’espérance de vie des personnes en grand âge n’est que de quelques mois, pourquoi les priver de ce qui fait le bonheur de leurs derniers jours : le contact humain ? Nous savons à ce jour qu’avec des gestes barrières strictement respectés, le risque est minime. D’ailleurs, les premières grandes contaminations en maison de retraite ont été le fait du personnel y travaillant qui n’avait pas les directives claires qui permettent d’éviter la propagation du virus. Tout cela remet en lumière les notions de « cure » et de « care ».

Le « cure », pour le traitement curatif entendu au sens du déploiement de techniques ayant pour visée la guérison

Si la vaccination, attendue comme le messie, peut permettre de mettre en sécurité les personnes en grand âge, cela ne se fait pas sans problèmes. Nous avons vu certaines en décéder. Certes, elles étaient avec des « comorbidités » selon les termes d’usages et leur espérance de vie était très faible. Alors pourquoi les vacciner si le risque d’en mourir est au moins équivalent à celui d’attraper le virus ? D’autre part, les difficultés d’approvisionnement de vaccins à mettre à l’abri efficacement par 2 injections perpétuent l’injonction de confiner ces personnes au péril de leur survie.

Et pourtant, une prise en charge simple aurait peut être pu avoir une part d’efficacité. Certes incomplète, mais utile. La vitamine D a fait ses preuves pour permettre de meilleures défenses immunitaires, le Zinc et la vitamine C également. Pourquoi ne pas avoir distribué ces compléments simples et peu coûteux à tous nos résidents de maison de retraite ? L’activité physique modérée et quotidienne est reconnue également pour avoir un effet bénéfique. Pourquoi les enfermer dans leur chambre ?

Le « care », pour la partie humaine et sociale du soin, le « souci de » la personne

Repérer une personne âgée en difficulté n’est pas si difficile. Un retrait, un isolement, un refus d’aide ou de contact sont autant de signes d’alerte. Une apparence négligée, le refus de manger ou de prendre ses médicaments, une perte d’appétit ou des modifications de sommeil doivent mettre en alerte les soignants et les familles. Un début de désorientation sera le signe d’une aggravation à prendre en compte.

Surveillons nos ainés attentivement, n’hésitons pas à faire le « forçing » pour les rencontrer, rien ne peut l’interdire. Prenons le temps de les écouter de les laisser parler, d’évoquer les difficultés à vivre ou à se préparer à mourir. Vous pouvez aussi soulager les soignants en participant aux repas et aux animations. Nos ainés ont besoin de nous pour vivre leur fin de vie avec humanité. Les aimer et les entourer est au moins aussi, voire plus, important que de les vacciner. La « science » a certes du bon, mais elle ne remplacera jamais la bienveillance et le soin à l’autre.

 

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.