Pour un moratoire sur le déremboursement de l’homéopathie : nos arguments

Les discussions autour du Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale (PLFSS) vont bientôt débuter à l’Assemblée nationale. Un an après le coup de boutoir d’Agnès Buzyn, le Collectif SafeMed vous propose de revenir sur nos messages forts que nous portons depuis le début et sur lequel repose notre action.

Depuis le 1er janvier 2020, l’homéopathie n’est plus remboursée qu’à hauteur de 15% par l’assurance maladie contre 30% avant cette date. Ce taux devrait tomber à 0% dès l’année prochaine. Toutefois, les acteurs de l’homéopathie français dont le Collectif SafeMed, réunis au sein d’Homéo France, espèrent encore faire reculer le gouvernement. Après la mobilisation et les pétitions, nous demandons à présent un moratoire sur le déremboursement. Pourquoi ? 

 

L’homéopathie ne coûte rien pour l’Assurance maladie

Contrairement à ce que veulent faire croire ses détracteurs, l’homéopathie a un coût dérisoire pour notre système de santé. Sur les 18,8 milliards d’euros remboursés en 2016, la part des médicaments homéopathiques ne représentait que 0,69 %. Un pourcentage dérisoire pour justifier son déremboursement.

« En dehors de mon avis personnel, lorsque l’on analyse les chiffres, je souhaite attirer l’attention de Madame la Ministre sur l’impact budgétaire du déremboursement de l’homéopathie. Une telle décision risquerait de se traduire par un surcoût pour la collectivité du fait d’un report de prescription vers des médicaments plus onéreux », prévient Éric Pauget, député des Alpes-Maritimes.

 

De l’urgence sociale

Le déremboursement de l’homéopathie renforcera en outre la fracture sociale, en ôtant aux foyers modestes la possibilité de se soigner à moindre coût. Pensons notamment aux patients titulaires de la CMU et de l’Assurance Complémentaire Solidaire (ACS) qui ne pourront plus accéder à cette thérapeutique. Or l’accès à des soins de qualité est l’un des droits fondamentaux de l’être humain.

 

Une solution en santé publique 

L’homéopathie constitue également une réponse complémentaire aux problèmes de santé actuels. Par son action préventive, elle permet de renforcer l’immunité tout en soulageant les petits maux du quotidien. Par sa fonction support, elle a un rôle incontournable dans l’accompagnement des traitement pour des maladies chroniques, première cause de mortalité dans le monde. Mieux, elle représente un complément à la médecine classique, notamment pour lutter contre les effets secondaires des traitements lourds (notamment la chimiothérapie), ou une alternative dans le cas des populations fragiles (enfants, femmes enceintes, personnes âgées, etc…). 

C’est une des raisons qui a poussé la députée de la Dordogne, Jacqueline Dubois, à s’engager contre le déremboursement, car « il me semble plus que jamais nécessaire de défendre la place de l’homéopathie dans l’offre de soins. Il ne s’agit pas de mettre en concurrence une médecine relativement à une autre mais de considérer leurs complémentarités ».

 

L’homéopathie répond à des besoins environnementaux

A l’heure de la montée en puissance de l’écologie, l’homéopathie devrait au contraire être plus que jamais plébiscitée et soutenue. Contrairement à la médecine classique dont les résidus médicamenteux polluent l’environnement (sols et eaux notamment), l’homéopathie se présente comme totalement respectueuse de notre cadre de vie. D’ailleurs, au moins 60% des Français le pensent, selon une enquête récente de Harris Interactive pour Santéclair. Les éleveurs, eux, en sont convaincus depuis des décennies.

 

Préserver l’emploi en ces temps de crise économique

A cause du déremboursement de l’homéopathie, le laboratoire Boiron, principal fabricant des granules, a annoncé en mars la suppression de plus de 600 postes en France, soit environ un quart de l’effectif dans le pays. Plus largement, au niveau de la filière de l’homéopathie en France qui compte environ 3 000 emplois directs et indirects si l’on inclut les laboratoires Lehning et Weleda, on s’attend à la suppression de près de 1 000 postes au total.

Alors que le gouvernement se bat pour maintenir les emplois menacés par la crise sanitaire du coronavirus, il serait illogique de mettre au chômage une partie de l’industrie pharmaceutique, fierté nationale et élément essentiel au rétablissement d’une souveraineté médicale.

 

Respecter la liberté de choix 

Toujours selon l’enquête de Santéclair, 72 % de nos compatriotes déclarent avoir une bonne image de l’homéopathie et 33 % avoir déjà consulté un homéopathe. Et ils sont satisfaits des soins reçus à 86% et très satisfaits à 37%. Fort de ces résultats, on peut déduire que les patients souhaitent le maintien du remboursement pour continuer de se soigner bien et mieux, mais aussi et surtout à moindre coût. 

L’Etat doit donc respecter leur choix en maintenant le remboursement. « L’accès au soin est une liberté fondamentale pour nos concitoyens et cette notion doit s’étendre à l’accès à toute forme de soins et de médicaments. Les Françaises et les Français y sont très attachés. C’est pour cette raison que je pense que nous devons soutenir l’homéopathie, qui offre une approche différente, plus humaine et surtout plus attentive », affirme d’ailleurs pour sa part Michel Zumkeller, député du Territoire de Belfort.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.