Michèle Rubirola : une homéopathe à la mairie de Marseille

Quasi novice en politique avant sa victoire aux municipales en juin, Michèle Rubirola, la nouvelle maire de Marseille est bien connue du milieu médical pour ses prises de position en faveur de l’homéopathie et de la médecine intégrative. Elle s’était notamment insurgée contre tous ceux qui traitent les thérapeutes de « charlatans », alors qu’ils ont fait les mêmes études que leurs collègues généralistes.

Michèle Rubirola, bientôt 64 ans, mère de trois enfants, médecin, écolo de la première heure, a été élue maire de Marseille le 28 juin dernier, à la tête du Printemps Marseillais. Elle devient ainsi la première femme à occuper cette fonction. De gauche, Michèle Rubirola met surtout fin à un quart de siècle de règne de la droite dans la deuxième ville de France.

Si ce Docteur engagé s’est fait connaître pour son combat en faveur de l’égalité sociale et de l’écologie, elle a fait également parler d’elle en défendant l’homéopathie. Une prise de position courageuse, au moment où cette thérapeutique est victime de dénigrement systématique et injustifié.

Médecin du sport, thérapeutique et homéopathe

C’est en 1966, à l’âge de dix ans, que Michèle Rubirola intègre le lycée de jeunes filles marseillais, le lycée Montgrand, où elle reste jusqu’à l’obtention de son baccalauréat en 1973. La jeune fille poursuit ensuite ses études à la Faculté de médecine Timone Marseille, de 1974 à 1981, pour obtenir un Doctorat avec une spécialité en homéopathie. En 1981, elle ouvre un cabinet libéral en médecine généraliste à orientation homéopathie. Elle y travaillera jusqu’en 1997.

Dès 1994, le Dr Rubirola offre ses services au Centre d’Examens de Santé de Marseille. Parallèlement, elle officie aussi à la Caisse Primaire d’assurance maladie des Bouches du Rhône depuis 1987. Et depuis 2010, le médecin travaille à Edusante en tant que spécialiste et formatrice en éducation thérapeutique du patient. Ses domaines de compétences sont la médecine du sport, la santé publique, l’éducation thérapeutique et l’homéopathie.

La nouvelle maire de Marseille pratique l’homéopathie depuis l’âge de 26 ans. Elle s’en sert pour accompagner les maladies chroniques de patients habitant généralement les quartiers populaires. Dr Rubirola voit en cette médecine douce de nombreux avantages, parmi lesquels son faible coût, son efficacité, l’absence d’interactions médicamenteuses ou d’effets secondaires indésirables graves, etc. L’homéopathie évite aussi les rendez-vous expéditifs et les scandales sanitaires type Médiator. Raison pour laquelle, elle a toujours défendu cette pratique. Une prise de position qui lui vaut des critiques de la part de ses collègues généralistes.

Une alternative plus humaine et centrée sur l’individu

Mais cela ne l’ébranle point. Conscient du potentiel de l’homéopathie, Michèle Rubirola plaide pour « la complémentarité des pratiques dans l’intérêt du patient », chez qui « il y a aussi une volonté d’être plus acteur de sa santé ». Dans une déclaration en hommage à un collègue, en 2019, elle avait indiqué qu’elle valide « cette vision et cette pratique de la médecine. Celle ou l’humain est au centre ». Elle estime que « l’important est de faire avant tout un diagnostic, et ensuite la thérapeutique est réfléchie, partagée avec les patients, les parents. Loin du pouvoir médical qui méprise celui qui souffre ».

Michèle Rubirola s’insurge par ailleurs contre les médias et les médecins de « plateau télé » qui font passer leurs collègues homéopathes pour des ignorants, alors qu’ils ont fait tous la faculté de médecine. Ainsi, elle regrette que les homéopathes soient « décriés et mis au ban de la communauté médicale par la société scientifique basée sur l’Evidence Based Medecine issue d’études de cohorte, de preuves scientifiques, sans prendre en compte la vie, les besoins et les possibilités du patient, et qui classe les médecines alternatives dont fait partie l’homéopathie, de charlatanisme, de croyance… ».

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.