La médecine intégrative et son rôle dans les soins contre le cancer

La médecine intégrative est une approche centrée sur le patient. Elle utilise le meilleur de la médecine conventionnelle et des thérapies complémentaires dans le but de parvenir le plus rapidement possible à la guérison du patient. Aujourd’hui, les oncologues estiment qu’elle est la méthode la mieux indiquée pour prendre en charge les symptômes liés au cancer ou à ses traitements. Pourquoi ?

Des soins très lourds pour le patient

Le cancer (du sein, de la prostate, du col de l’utérus etc.) constitue la deuxième cause de décès dans le monde avec 8,8 millions de morts en 2015. De nos jours, il existe de nombreux traitements du cancer : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie, immunothérapie, etc. S’ils font plus ou moins leur preuve, ces traitements ont l’inconvénient d’être trop lourds. Les patients ont du mal à les supporter à cause des douleurs et des effets secondaires. Nous pensons notamment aux nausées et vomissements, à la chute des cheveux et des poils, à la fatigue, à la diarrhée, etc.

Les soins contre le cancer reviennent également très chers. En 2019, selon les Echos, les tarifs des nouveaux traitements du cancer Yescarta et Kimriah coûtaient 350.000 et 320.000 euros. En 2016, les dépenses d’Assurance maladie pour les traitements anticancéreux s’élevaient en France en 2016 à 4,2 milliards d’euros. De nombreuses familles n’ont pas les moyens de s’offrir de tels traitements. De plus, malgré les progrès réalisés en matière de diagnostics et de traitements, la prise en charge psychologique des patients atteints de cancer reste faible. Pourtant, l’impact de cette maladie est important, que ce soit sur les relations personnelles et amoureuses, la dimension professionnelle, ou sur le corps et l’image de soi.

Les médecines alternatives en complément des traitements anticancéreux

Pour toutes ces raisons, de plus en plus de patients se tournent vers la médecine intégrative, qui combine le meilleur de la médecine conventionnelle et des thérapies complémentaires dans le but de parvenir le plus rapidement et efficacement possible à la guérison. Cette combinaison permet de diminuer les effets secondaires des traitements contre le cancer et améliorer la qualité de vie. Une thérapie comme l’homéopathie est recommandée pour diminuer les nausées et vomissements causés par une chimiothérapie anticancéreuse.  Selon une étude américaine publiée dans JAMA Oncology, près d’un tiers des patients ont fait appel, dans les 12 mois suivants leur chimiothérapie, à des traitements non conventionnels : plantes, chiropraxie, ostéopathie, massage, yoga/tai chi/qigong, méditation, homéopathie, naturopathie, hypnose…

L’oncologie intégrative prend du galon

Une tendance qui a fait émerger l’oncologie intégrative, qui prend en compte tous les soins spécifiques du cancer (chirurgie, radiothérapie, pratiques non conventionnelles etc.). L’oncologie intégrative est une approche centrée sur les besoins du patient qui devient acteur de ses soins. Elle intègre aussi le volet « corps–esprit » ou encore des modifications du style de vie pour mieux gérer les symptômes physiques et émotionnels liés au cancer et à ses traitements.

Mieux, la médecine intégrative peut servir à détecter plus tôt la maladie ou à anticiper une rechute. Ce qui permet d’économiser des soins lourds, donc de dépenser moins. Parce qu’elle repose aussi sur une approche personnalisée, cette approche réinvente la relation médecin-patient ; elle la rend plus humaine. Par conséquent, l’individu bénéficie d’un soutien psychologique qui lui fait du bien, voire d’un environnement social capable d’accélérer sa guérison.

Des écosystèmes de soins poussent un peu partout

De nouveaux centres de santé ont vu le jour, ces dernières années, pour offrir un écosystème de soins. Les centres français (Léon Bérard, Bergonié, Claudius Regaud, Curie, Gustave Roussy, l’AP-HP) ont tous lancé des programmes de thérapie intégrative, que ce soit des ateliers d’art thérapie, de jardinage, de sport, des consultations d’ostéopathie, d’acupuncture, de nutrition… L’institut Rafaël, ouvert en 2018, a pour objectif pionnier d’unir en un même lieu les soins de l’après-cancer. Une équipe de 70 soignants y dispense des thérapies intégratives, tout en continuant la recherche afin de structurer un écosystème d’innovation humaniste.

 

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.