Santé : vers un moratoire sur le déremboursement de l’homéopathie ?

Bien que le processus de déremboursement de l’homéopathie soit déjà enclenché, des parlementaires continuent d’intervenir en faveur de cette thérapeutique. Parmi eux les sénateurs Pierre Louault et Sabine Van Heghe qui demandent un moratoire sur le déremboursement afin d’arriver à une décision concertée qui contribuera à sauver des emplois en France et à garantir la liberté des soins.

La crise actuelle du coronavirus permet assurément de faire un parallèle entre la cabale contre l’homéopathie et celle contre la chloroquine. Ce remède promu par le Pr Raoult est peu onéreux et a fait ses preuves dans de nombreux pays depuis des décennies. Alors qu’il était encore prescrit en début d’année, le gouvernement a subitement interdit son utilisation sur la base d’études parcellaires et partiales.

« Les études sur l’efficacité de la chloroquine ont été faites sur des malades hospitalisés, donc des cas graves sur lesquels on sait bien que cette molécule ne pouvait pas agir. On l’a accusée entre autre d’entrainer des troubles du rythme cardiaque, alors qu’il s’agit d’un effet du virus lui-même. Le débat est devenu passionnel et encore une fois, la santé des patients est passée au second plan, comme pour le déremboursement de l’homéopathie ! », note Véronique Rogez Déléguée à la santé à Debout La France.

Un moratoire sur le calendrier de déremboursement exigé

De nombreuses personnes voient aujourd’hui, dans ces deux cas, une action des puissants lobbies pharmaceutiques. Pour le moment, ces derniers ont gagné une manche contre l’homéopathie. Sur avis de la Haute Autorité de santé, le gouvernement a décidé, en 2019, du déremboursement progressif des traitements de 30 à 15% à partir du 1er janvier 2020, puis à 0 % en 2021.

Or, « des millions de patients utilisent régulièrement la médecine homéopathique et nombre de médecins la prescrivent quotidiennement », regrette pour sa part le sénateur d’Indre-et-Loire Pierre Louault, qui appelle à un moratoire. Il met en garde contre « les conséquences pour l’industrie » et pour les « milliers d’emplois » en cas de déremboursement.

Un avis partagé par sa collègue du Pas-de-Calais, Sabine Van Heghe, qui relève également que « des citoyens font état de leur incompréhension de cette décision, constatant l’efficacité des traitements homéopathiques au quotidien et dans la durée, pas d’effets indésirables, d’iatrogénie ni accoutumance ». En plus, l’homéopathie favorise « une consommation inférieure à la moyenne nationale d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires et de psychotropes ».

Tout en soulignant que « le remboursement de l’homéopathie ne représente que 0,29% du remboursement de médicaments » les deux sénateurs demandent « un moratoire sur le calendrier de déremboursement » qui « permettrait une décision concertée » et donnerait du temps aux laboratoires afin de s’adapter à la nouvelle situation.

Me William Bourdon va défendre l’homéopathie en justice

Le Collectif SafeMed abonde dans le sens des sénateurs, mais va plus loin. Il souhaite que l’homéopathie continue d’être remboursée au nom de l’égalité à l’accès aux soins pour tous. « Malgré notre mobilisation et votre engagement exemplaire, comme en témoigne la pétition MonHoméoMonChoix qui a recueilli quelque 1 300 000 signataires en quelques mois ; malgré la prise de position de près de 45 députés de tous bords politique dans une tribune ; malgré des centaines et des centaines de lettres ouvertes des patients à nos responsables politiques, la décision semble sans appel. Dès janvier 2020, le déremboursement de l’homéopathie a commencé », s’indigne le Collectif.

Estimant que le combat ne fait que commencer le Collectif SafeMed appuie l’action de l’Association Promotion de la Médecine Homéopathique (APMH) qui a contacté Maître William Bourdon pour défendre l’homéopathie et les droits à une approche thérapeutique plurielle et intégrative. Une collecte de fonds est entreprise pour soutenir cette initiative.

 

 

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.