Pensons d’abord à notre santé !

Antoine Saint- Exupéry écrivait que « si la vie humaine n’a pas de prix, nous agissons toujours comme si quelque chose dépassait, en valeur, la vie humaine. » Aujourd’hui, cette phrase résonne avec une acuité terrible et selon une vérité douloureuse. Pourquoi en est-on arrivé à considérer la vie humaine comme ayant un prix ?

La « science », la « médecine » et la « vie » … un tryptique de mots-clés qui ont la curieuse manière de s’assembler sans parfaitement s’accorder. En effet, si la science est le socle de la médecine, celle-ci reste un art. Si la médecine nous permet de nous soigner, elle reste irrémédiablement tournée vers la maladie et non la personne. Curieux liens et objectifs que nous avons construits pour chacun de ces mots-clés.

L’évidence nous a été douloureusement mis sous notre nez, avec les derniers événements sanitaires. Derrière ces incohérences latentes, il faut voir une considération économique : elle est le petit grain de sable qui fait grincer et ralentir la machine pourtant bien huiler de notre système de santé – l’un des meilleurs au monde !

La médecine pourtant dépend bien trop de la science et des chiffres qui sont économiques ou mathématiques.

Les statistiques sur lesquelles reposent la médecine et la recherche aujourd’hui sont basées sur le principe suivant : éliminer les paramètres difficilement contrôlables. Or, l’humain, par sa spécificité pensant et émotionnelle, ne répond pas toujours à ces règles statistiques rigides et froides.

Si la recherche clinique reste un incontournable pour étudier certains médicaments, encore faudrait il qu’elle soit irréprochable. Malheureusement, soumise à des intérêts croisés à la rentabilité financière, de rétribution des experts et du financement des revues scientifiques, un doute plus que majeur plane sur leur authenticité.

La quasi-totalité des médicaments prescrits par la population médicale est garantie par ces études cliniques et leur publication. Ce qui fait des médecins des apprentis sorciers utilisant des médicaments testés sur des patients tellement sélectionnés qu’ils en deviennent virtuels. Les effets secondaires sont volontairement atténués en demandant aux médecins de les déclarer éventuellement lors de leur apparition.

Et seule est entendue la voix « d’experts » dont les conflits d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique sont parfois sujets à questionnement.

Dans la vraie vie du médecin, celle qui n’est pas édictée par les chiffres, seul le résultat thérapeutique compte puisqu’il repose et respecte la règle édictée par Hippocrate « primum non nocere » – d’abord ne pas nuire.

Pourquoi ne pas faire confiance à ces milliers de soignants de terrain et de leur expérience ? Ayons confiance en ceux qui côtoient la vie et ceux qui se sont engagés pour améliorer la santé de la population.

Par Antoine Demonceaux

Médecin généraliste, homéopathe et psychanalyste

Bonjour, je m'appelle Antoine Demonceaux. Je suis médecin généraliste, homéopathe et psychanalyste depuis plus de 35 ans. Je suis également le Président de l'association Centre Ressource Reims.