Docteur Google : un bel outil, mais qui ne peut remplacer un médecin !

Internet représente un formidable outil de transmission des savoirs à la fois pour le patient et le soignant. Mais il ne peut pas remplacer pour autant le médecin. C’est l’avis du cancérologue-radiothérapeute Alain Toledano, président de l’Institut Rafaël, Maison de l’Après-Cancer & centre de médecine intégrative.

Dans une tribune parue dans Le Figaro, le 20 mai 2020, le cancérologue Alain Toledano donne son avis sur l’usage de Google, le populaire moteur de recherche qui aide les internautes à se renseigner notamment sur leur état de santé. Ce puissant outil donne également accès à suffisamment de renseignements pertinents pour permettre aux soignants de poser un diagnostic, même pour les maladies rares.

« Les croyances partagées sur Internet ne sont pas toutes des savoirs validés »

Dr Alain Toledano note d’abord que Google a démocratisé les connaissances médicales ce qui a certainement permis de corriger une partie de l’asymétrie relationnelle entre le soignant et le soigné. Le médecin n’étant plus le sachant tout-puissant face au patient qui subit son diagnostic.

Cependant, si toutes les connaissances médicales sont référencées sur Internet, force est de constater qu’elles ne font pas toutes preuve de rigueur scientifique. Avec l’avènement d’Internet, le nombre d’articles scientifiques retirés pour suspicion ou preuves de fraude a même augmenté de 30%. La pandémie au Covid-19 a été la parfaite illustration d’une science sans cesse invoquée et manipulée.

« Si une opinion forgée sur Internet peut être vraie, elle ne peut être ni justifiée, ni enseignée. L’adhésion à une opinion, en tant qu’elle ne s’accompagne pas de certitude objective, est une croyance. Les croyances partagées sur Internet ne sont pas toutes des savoirs validés. L’opinion publique est ce qu’on pense communément dans un groupe social déterminé, les réseaux sociaux en font commerce. Elle est sujette à la persuasion, et donc à la manipulation », indique le Dr Alain Toledano.

D’ailleurs, « sur l’ensemble des pages santé d’Internet, 80% des contenus sont produits par les Internautes eux-mêmes », ajoute le président de l’Institut Rafaël, Maison de l’Après-Cancer & centre de médecine intégrative.

La nécessité de renforcer le lien médecin-patient

Par ailleurs, le recours constant à Dr Google conduit les patients à se présenter en consultation que pour se faire prescrire l’ordonnance de leur choix, à partir des informations glanées sur internet. Ils ne se déplacent même plus et font les demandes à leur médecin par téléconsultation.

Or, rien ne doit remplacer un rendez-vous au cabinet. Le médecin sait et sait maîtriser avec certitude les connaissances, les techniques et les thérapeutiques. Il a cette capacité d’écoute du patient, dans sa singularité, sa culture et ses croyances. On pense notamment aux praticiens des médecines douces comme l’homéopathie, l’aromathérapie, le naturothérapeute ou le phytothérapeute.

En effet, le thérapeute appréhende son patient dans sa globalité (comportement, hygiène de vie, habitudes alimentaires, environnement, etc.). Aussi, il passe énormément de temps avec son patient, se montre sympathique et avenant. Ce qui a un effet positif indéniable sur le malade avant (voire sans) la prise de médicaments.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.