Santé : Il était une fois… la médecine intégrative

Le terme médecine intégrative désigne le recours simultané à la médecine conventionnelle et aux médecines alternatives (non conventionnelles) dans le suivi d’un patient. Le concept est apparu dans les années 1990 aux États-Unis avec les Professeurs Andrew Weil, de la faculté de médecine d’Arizona, et David Eisenberg, médecin à Harvard.

Une médecine qui étudie toutes les facettes du style de vie du patient

Dans les années 1990, deux Professeurs américains, Andrew Weil, de la faculté de médecine d’Arizona, et David Eisenberg, médecin à Harvard, constatent que le mouvement médical de la fin du vingtième siècle menait l’Humanité dans une impasse. Pourquoi ? Il ne tient pas compte de l’évolution des modes de vie, qu’il s’agisse de l’alimentation, de l’activité physique, de la gestion du stress ou du bien-être en général. Andrew Weil et David Eisenberg ont donc souhaité marquer une rupture et inventer une nouvelle approche médicale plus adaptée à notre époque. C’est ainsi qu’est née la médecine intégrative, un concept qui combine l’approche conventionnelle de la santé et les médecines complémentaires pour parvenir à maintenir la santé du patient et améliorer son bien-être.

Dans cette nouvelle approche de la médecine, la relation entre le patient et le praticien devient très significative. Le médecin tâche de récolter le maximum d’informations sur son patient afin de le diriger vers les soins qui lui sont le plus adaptés. Il étudie toutes les facettes du style de vie de son patient : alimentation, activité physique, stress, sommeil, climat de travail, etc. car elles peuvent faire partie intégrante d’un trouble de santé.

Une reconnaissance au fil du temps

Bien que la médecine intégrative inclue les principes de la médecine non conventionnelle, elle n’a recours qu’aux approches dont les effets ont été scientifiquement vérifiés et qui assurent une haute qualité quant à la sécurité et à l’efficacité des traitements. Aux Etats-Unis, le Duke Center for Integrative Medecine et  les cliniques du stress de Jon Kabat-Zin ont été les pionniers de cette approche. En Europe, on peut citer en tant que précurseurs le centre ressource d’Aix-en-Provence, le docteur David Servan-Schreiber, le magazine Santé intégrative, le docteur Thierry Janssen et le Bristol Health Cancer.

Après plusieurs années de bataille outre atlantique, et face à l’essoufflement du système de santé vers la fin des années 2000, le gouvernement décide du remboursement de certains programmes de médecine intégrative par Medicare et plusieurs assurances privées. Ce fut même l’un des volets du fameux ObamaCare. En 2014, la médecine intégrative est même reconnue comme une spécialité par le conseil de l’ordre des médecins américains. En France, elle a bénéficié d’un traitement similaire. Mais ces dernières années, la médecine intégrative a été mise à mal par une sorte de cabale contre les pratiques alternatives, principalement l’homéopathie.

Une médecine en prévention

Avec la crise sanitaire du coronavirus, la médecine intégrative a retrouvé cependant toute sa place dans les soins de santé. Elle permet de renforcer notre système immunitaire en l’absence d’un vaccin, grâce notamment à une bonne alimentation et un mode de vie sain. La médecine intégrative s’inscrit  dès lors dans une approche préventive. Elle nous aide en outre à lutter contre le stress dû au coronavirus à travers le massage chinois, l’acupuncture, la phytothérapie, l’homéopathie, le Qi Gong, le Tai Chi Chuan ou tout autre pratique holistique à but thérapeutique.

La médecine intégrative, l’avenir des soins

Aujourd’hui la médecine conventionnelle se trouve à la croisée des chemins. Malgré sa scientificité, elle ne parvient pas à élucider certains aspects de la guérison où entre en jeu un grand nombre de facteurs complexes. C’est pourquoi, une nouvelle génération de chercheurs élabore de nouvelles méthodes de santé et de guérison reposant sur la médecine intégrative, qui prend l’individu dans sa globalité. Par exemple, les études du cardiologue Dean Ornish, qui examinaient la combinaison d’un régime alimentaire, du soutien d’un groupe et du yoga pour inverser la cardiopathie, ont démontré la puissante synergie en action dans un programme thérapeutique multidimensionnel.

Par ailleurs, la médecine intégrative met au cœur des soins les patients eux-mêmes. Ceux-ci peuvent ainsi s’impliquer activement dans la façon de gérer leur santé, explorer comme ils le souhaitent les thérapies alternatives et complémentaires tout en assurant que les traitements conventionnels importants et éprouvés ne sont pas exclus. La médecine intégrative se positionne alors comme la médecine du futur, dans un monde où les individus ont besoin de se prémunir des épidémies, plutôt que de se soigner uniquement.

 

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.