L’OMS reconnaît les « nombreux bienfaits » des médecines alternatives

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié la semaine dernière un document résumant sa position concernant l’utilisation des plantes médicinales dans la lutte contre le coronavirus. Intitulé « l’OMS soutient une médecine traditionnelle reposant sur des éléments scientifiques probants », ce texte apport une nouvelle caution à la médecine complémentaire et alternative.

Toutes les médecines ont pour but d’aider l’individu à retrouver sa santé

Selon l’OMS, « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement à l’absence de maladie ou d’infirmité ». Cette définition, inscrite au préambule de la constitution de l’organisation en 1946, implique la satisfaction de tous les besoins fondamentaux de la personne, qu’ils soient affectifs, sanitaires, nutritionnels, sociaux ou culturels.

Dans un tel cadre, aucune médecine ne peut se prévaloir de détenir seule la science infuse. Toutes les médecines, sans exception, concourent au bien-être de l’individu, par des mécanismes propres.

La volonté de « mouler » tout le monde dans « une norme » rend les individus malheureux et étouffe les potentiels de développement des médecines dites non conventionnelles. Depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus, de nombreux pays ont mis au point des remèdes traditionnels aussitôt vilipendés par les tenants de la médecine classique, qui n’a pas pourtant pas de leçon à donner (rappelons-nous du scandale du Mediator).

Parmi ces remèdes, le Covid-Organics développé à Madagascar, une tisane à base d’artemisia. Les vertus de cette plante (contre les fièvres et le paludisme) sont reconnues depuis des siècles, notamment en Chine. L’OMS a rejeté ce traitement sous le prétexte que son efficacité n’a pas été prouvée. Cette position témoigne de la méfiance de cette organisation vis-à-vis des plantes médicinales.

L’OMS reconsidère les médecines traditionnelles

Mais la semaine dernière, l’OMS a relativisé sa position à travers un texte intitulé « l’OMS soutient une médecine traditionnelle reposant sur des éléments scientifiques probants ». Dans son communiqué, l’organisation a admis que « la médecine traditionnelle, complémentaire et alternative recèle de nombreux bienfaits ». Elle a également reconnu que l’Afrique a une longue histoire dans ce domaine et que les tradi-praticiens de santé « jouent un rôle important dans les soins aux populations ».

En outre, l’OMS a indiqué que l’artemisia fait partie des plantes considérées comme traitement possible au Covid-19. Elle a d’ailleurs affirmé accueillir « favorablement » les innovations dans le monde pour chercher un traitement « potentiel » du coronavirus, grâce notamment à la pharmacopée.

Nécessité de donner des preuves scientifiques

Toutefois, l’OMS a évoqué la nécessité de recourir à une rigueur scientifique dans les démarches. Cela veut dire qu’il est primordial de faire des essais cliniques rigoureux avant d’établir l’efficacité et l’innocuité de ces remèdes traditionnels. D’ailleurs, l’OMS renvoie les pays à la résolution sur la médecine traditionnelle adoptée en 2000 durant le comité régionale de l’OMS pour l’Afrique. Dès lors l’organisation appelle les Etats membres à « effectuer des recherches patientes » selon les « normes internationales ».

L’homéopathie a prouvé son efficacité par des essais cliniques

D’autres médecines traditionnelle, complémentaire et alternative se plient déjà à cette exigence. C’est le cas de l’homéopathie, l’une des thérapeutiques les plus plébiscitées par les Français. Un rapport des autorités sanitaires, qui s’appuie sur des méta-analyses et des essais cliniques sur une période de sept ans, conclut qu’« il existe des preuves suffisantes de l’efficacité préclinique et clinique de l’homéopathie, ainsi que de sa sécurité et de son économie par rapport au traitement conventionnel. ».

En Australie, le Conseil national pour la santé et la recherche médicale (NHMRC) a soutenu, dans un rapport rédigé en 2012, qu’il existait « des preuves encourageantes de l’efficacité de l’homéopathie ». Cependant, à la suite de pression de lobbys pharmaceutiques, il a sorti d’autres études non concluantes en 2015. En août 2016, une plainte a été déposée auprès de l’Ombudsman du Commonwealth pour partialité, conflit d’intérêts et inconduite scientifique des membres du NHMRC. Une affaire qui fait dire que l’homéopathie fait peut-être face à une cabale.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.