Homéopathie : continuons à croire que tout peux encore changer !

Depuis le 1er janvier 2020, les prescriptions de tubes de comprimés et autres médicaments homéopathiques sont remboursées par l’Assurance maladie à hauteur de 15%. Ce taux tombera à zéro en 2021, mais tout pourrait encore basculer quand on sait les conséquences de ce déremboursement.

Ce ne sont pas les preuves de l’efficacité de l’homéopathie qui manquent

Après plusieurs années d’acharnement sur cette thérapie, la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait décidé en juillet 2019, sur avis de la Haute autorité de santé (HAS), d’engager la procédure de déremboursement total de l’homéopathie.

Ainsi, si elle l’était à 30% avant cette cabale, l’homéopathie n’est plus remboursée qu’à 15 % en 2020, et le taux de remboursement tombera à zéro en 2021. Les détracteurs de cette médecine complémentaire prétendent qu’elle est inefficace.

Pourtant « des études prouvent le contraire », assure le Dr. Monique Quillard, généraliste homéopathe. La dernière étude en date, EPI3, effectuée en 2017 sur 8559 patients, a montré que l’homéopathie est tout aussi efficace que l’allopathie pour traiter les douleurs articulaires, les troubles nerveux (dépressions, anxiété et sommeil) et les infections ORL, tant sur l’amélioration des symptômes que sur le risque de complications.

L’homéopathie ne représente que 0,29 % des remboursements de médicaments

Les médecins en croisade contre l’homéopathie ont également déclaré que le remboursement de cette thérapie coûtait inutilement cher. Ce qui n’est pas juste. Selon un rapport de la DREES, les médicaments homéopathiques ne représentent que 0,29 % des remboursements de médicaments.

En outre, une étude de l’EPI 3 révèle qu’à niveau de sévérité égale, les patients suivis par un médecin homéopathe consomment deux fois moins d’antibiotiques, deux fois moins d’anti-inflammatoires et trois fois moins de psychotropes que les autres patients, soit un gain de 35 % pour la Sécurité Sociale.

« C’est la seule classe de médicaments qui ne provoque pas d’effets secondaires »

Par ailleurs, contrairement à une idée largement diffusée, de nombreux médecins continuent de prescrire les médicaments homéopathiques. Ce qui remet en cause son inefficacité. Une enquête Ipsos de mars 2019, indique qu’un médecin généraliste sur trois en prescrit quotidiennement.

Pourquoi ? Parce que l’homéopathie reste soumise aux mêmes réglementations, normes et contrôles que la médecine allopathique. D’ailleurs, « c’est la seule classe de médicaments qui ne provoque pas d’effets secondaires, d’accoutumance ou d’interactions médicamenteuses et qui permet de prendre en charge les femmes enceintes et allaitantes, les enfants, les personnes âgées ou poly-médicalisées pour lesquelles les solutions allopathiques sont limitées », fait remarquer le Dr. Christelle Besnard-Charvet, gynécologue et obstétricienne.

La bataille continue pour le remboursement

Convaincus des qualités de leur thérapie, les défenseurs de l’homéopathie ne baissent pas les bras. Pour eux la bataille doit continuer afin que sa prise en charge revienne à 30 %. Après que les patients ont lancé une pétition pour le remboursement de cette médecine douce, les principaux laboratoires que sont Boiron et Lehning ont déposé deux recours auprès du Conseil d’Etat.

« Ces recours portent à la fois sur les irrégularités qui ont entaché la procédure d’évaluation de l’homéopathie par la commission de transparence de la Haute Autorité de Santé et sur le caractère mal fondé de ces décrets », ont indiqué les fabricants dans un communiqué commun mercredi.

Une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) devait aussi être présentée « afin de remettre en cause la loi qui a délégué à un seul ministre la décision quant à la prise en charge des médicaments homéopathiques ». Si la commission de transparence de la HAS leur donne raison, la prise en charge reviendra à 30 %. Tout n’est donc pas perdu !

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.