Le rôle central du médecin généraliste à l’ère des thérapies complémentaires

Le grand débat national en cours sur l’homéopathie et la crise de l’hôpital soulèvent de nombreuses questions de santé publique, dont celle autour du rôle du médecin généraliste. Ce dernier doit transformer aujourd’hui sa pratique par la prise en charge plus globale du patient. 

Le médecin doit accorder du temps à son patient

Dans le cadre de l’émission « Le Grand débat de la santé », initiée par Ça m’intéresse santé et Radio Médecine Douce, quatre experts ont essayé de se pencher sur la question du rôle du médecin généraliste à l’ère des thérapies complémentaires.

Donnant le ton, le Dr Demonceaux, médecin homéopathe et psychanalyste, estime que le grand débat national en cours sur l’homéopathie « a fait apparaître la question centrale au cœur de la médecine, la prise en charge du patient ». Et notamment l’écoute et le temps passé avec lui.

Or, depuis plusieurs années, la relation médecin-patient s’est effritée. Le professionnel de la santé est devenu un statisticien. Pis, il ne conçoit plus le malade que comme un organe à soigner, à coups de médicaments et de chirurgies lourdes.

« On ne soigne pas une maladie mais un patient »

Cette approche invasive de la médecine allopathique ayant échoué, il s’impose de revenir aux fondamentaux, promus notamment par les homéopathes depuis des générations : mettre le patient au cœur de l’acte médical, faire de lui l’acteur principal de ses soins.

Car, après tout, « on ne soigne pas une maladie mais un patient », souligne le Dr. Prozonla, pharmacienne. Elle estime que « savoir écouter constitue une grosse partie du métier de médecin ». Ainsi, la prescription de médicaments devrait être le dernier recours pour un patient.

En effet, quand on permet au patient de devenir acteur de ses propres soins, il répond mieux au traitement qu’on lui administre, dans le cas du cancer par exemple. D’où l’essor de l’oncologie intégrative, une approche alliant thérapies complémentaires et médecine allopathique.

Un symptôme est rarement isolé de l’environnement du malade

La médecine classique, qui se cherche actuellement une voie, trouvera donc son salut dans une transformation profonde de son système. Il s’agira pour elle d’intégrer en son sein des pratiques vertueuses et centrée sur l’individu, c’est-à-dire les médecines alternatives.

Car celles-ci appréhendent l’individu dans sa globalité, dans ses rapports avec son environnement. « Le symptôme, il est rarement isolé. Il est dans un contexte global d’une personne qui, à un moment donné, s’est désadaptée par rapport à son environnement. Et cette désadaptation a généré une maladie qui l’affecte dans son ensemble », note le Dr Demonceaux.

Le médecin généraliste devra alors interroger son patient sur son mode de vie (alimentaire, entre autres), ses habitudes ou encore ses émotions. En fonction de ses réponses, il lui donnera des conseils utiles pour préserver sa santé. Dans ce cadre, le médecin généraliste fera aussi de la prévention.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.