Santé : inefficacité de l’homéopathie ? Parlons de celle des médicaments classiques !

« On voit la paille dans l’œil de son voisin, mais pas la poutre dans le sien », dit le proverbe. Une vérité qui fait sourire quand on pense aux critiques de la médecine allopathique vis-à-vis des thérapies comme l’homéopathie. On décide de dérembourser cette pratique, parce que ces granules n’auraient pas fait la preuve de leur efficacité. Or, dans le même temps, de nombreux médicaments classiques ne servent pas à grand-chose.

Que de contradictions observe-t-on en ce moment ! Depuis plusieurs mois, l’homéopathie (et plus généralement les médecines alternatives) fait l’objet d’une véritable campagne de dénigrement par les tenants de la médecine allopathique. Selon eux, elle n’a jamais fait preuve de son efficacité. Au mieux, les granules ne seraient pas plus efficaces qu’un placebo. Certains détracteurs vont jusqu’à traiter les homéopathes de charlatans !

Leur acharnement a fini par payer, en partie en tout cas. Puisque la Haute Autorité de Santé (HAS) a décidé du déremboursement total de l’homéopathie à partir de janvier 2021. L’argument serait qu’on ne rembourse pas un médicament qui ne produit aucun effet sur les patients. Pourtant ceux-ci affirment que l’homéopathie leur fait du bien. Quel paradoxe ! Tout ceci prête à sourire quand la médecine classique elle-même ne donne pas l’exemple.

Certains médicaments classiques plus problématiques que mes granules

« J’entends bien le paradigme : on maintient les médicaments dont on peut mesurer l’efficacité, et puisque l’homéopathie ne fournit pas de preuve, on dérembourse. C’est une logique que je suis, mais dans ce cas, faisons aussi le ménage du côté des médicaments classiques : certains sont remboursés et, pourtant, ne servent pas à grand-chose. Je rappelle que le mauvais usage des médicaments nous coûte 10 milliards par an. C’était l’occasion de remettre tout à plat. C’est dommage ! », fait remarquer à juste titre Bernard Bégaud, professeur de pharmacologie à l’université Bordeaux-11 et chercheur à l’INSERM.

Prenons en exemple la vaccination contre le virus H1N1. On a acheté et injecté des millions de doses et, finalement, il n’y a rien eu. Une situation qui a entraîné de nombreuses critiques. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne également que la résistance aux antibiotiques s’accentue au fil des années. « Si on met sur le marché un antibiotique, il y a souvent très rapidement des résistances qui en diminuent l’efficacité », explique le docteur Benedikt Huttner, du Service des maladies infectieuses des Hôpitaux universitaires de Genève. L’OMS estime par ailleurs à 700 000 le nombre de décès annuels liés aux résistances aux antibiotiques et à 10 millions le nombre de morts dans 30 ans.

Le mauvais usage des médicaments, le vrai débat de santé publique

Pis, certains médicaments classiques sont à l’origine de scandale sanitaire. Le plus retentissant est l’affaire du Mediator, un médicament accusé d’avoir déjà causé des centaines de morts en France. Ce procès met en évidence les risques de l’emploi d’un médicament de manière non appropriée. La France est d’ailleurs championne d’Europe, voire du monde, pour la consommation de médicaments par habitant, et malheureusement aussi pour le non-respect des règles de bon usage, sur la dose, la durée…

Les autorités sanitaires devraient donc davantage se pencher sur ce désastre que de jeter leur dévolu sur l’homéopathie qui ne « fait pas de mal », de l’avis même de l’ex-Ministre de la Santé, Agnès Buzyn. « Si ça peut éviter d’utiliser des médicaments toxiques, quelque part je pense que nous y gagnons collectivement », avait-elle déclaré, il y a quelques mois.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.