L’Intelligence Artificielle ne pourra pas remplacer votre médecin

Les nouvelles innovations promettent une meilleure santé et une vie au quotidien plus facile. S’il est indéniable qu’elles améliorent la vie des malades, prenons garde aux conséquences néfastes d’un « tout technologique ».

 

Le médecin de demain peut être remplacé par un ordinateur

L’intelligence artificielle permet à ce jour de converser presque normalement et surtout de définir avec des algorithmes la probabilité d’un diagnostic avec parfois beaucoup moins de risques d’erreur que le médecin « humain ».

Les maladies sont définies par un catalogue qui tient compte du dysfonctionnement d’un organe ou d’une fonction : hypertension, diabète, hypothyroïdie…. Y compris dans les maladies mentales, toute affection correspond à un médicament référencé et étudié dans des études randomisées contre placebo. Mais, comme le précisent certains spécialistes des études cliniques, le malade ainsi défini n’existe pas. Il est tellement parfait statistiquement que dans la vraie vie, nous ne le retrouvons pas. Il entre dans des protocoles généraux qui ne tiennent pas compte de la nature humaine.

Vous pourrez bientôt vous confier à un robot médecin qui n’aura que faire de vos états d’âmes et autres émotions puisque cela n’entre pas en ligne de compte dans les études statistiques.

 

N’oublions pas que la médecine est un art qui est tourné vers l’humain

La médecine a vendu son âme aux statisticiens, avec toutes les dérives que nous connaissons. Par exemple, ces études permettent tout de même de faire rentrer des jeunes de moins de 18 ans ou des seniors de plus de 60 ans dans des traitements pour lesquels ils ont été exclus dans les études. Pour que les statistiques puissent remplir leur rôle et pour éliminer le maximum de facteurs « humains » les critères sont très restrictifs. Compte tenu des coûts faramineux des études, les écarts comme l’âge ou des facteurs émotionnels sont interprétés au bon vouloir du prescripteur. La rigueur scientifique a ses limites…

C’est oublier que la médecine est un art pour lequel l’observation clinique est l’outil de base.

Il est stupéfiant de voir la pauvreté de qualité clinique de nos étudiants en médecine, que nous accueillons en stage de fin d’étude. Normal, nous disent-ils, l’examen complémentaire est devenu tellement facile que l’on ne nous apprend plus à observer.

Pourtant l’observation du patient est essentielle pour prescrire le bon médicament, au bon moment et de la bonne manière. C’est encore plus le cas pour l’homéopathie. L’outil de prescription du médicament homéopathique est la clinique, c’est-à-dire : l’interrogatoire précis, l’observation clinique et l’étude de l’environnement du malade. Grâce à l’analyse, nous détectons des changements du fait de la maladie et nous nous intéressons surtout à la façon singulière du patient, au sens personnel, d’être malade.

Dans l’affection organique patente (infarctus, indication chirurgicale urgente, cancer…), la statistique peut donner un protocole à peu près valable pour tous, mais pour les maladies chroniques, les pathologies fonctionnelles, la prévention des infections récurrentes, cela ne fonctionne plus.

Le robot médecin pourra peut-être tenir compte de l’individualité de chacun à condition que l’on puisse le programmer dans ce sens. Mais le risque reste que l’individu disparaisse au profit des données statistiques, laissant apparaître une dictature du « bien penser la médecine », sous couvert d’une science qu’à défaut de signifier « savoir » sert d’alibi à une certaine ignorance.

 

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.