Homéopathie : une bataille perdue, mais pas la guerre !

Début octobre, deux arrêtés actant le déremboursement des produits homéopathiques ont été publiés au Journal officiel. Pourtant, un mois après, les homéopathes français et leurs patients continuent de se mobiliser pour contraindre le gouvernement à revenir sur sa décision.

Les textes actant la fin du remboursement sont parus au Journal officiel le 8 octobre dernier. Ils stipulent que l’ensemble  des médicaments homéopathiques (1247 nomenclatures) ne figurera plus sur la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables à partir du 1er janvier 2021. Mais pour les défenseurs de l’homéopathie, la messe n’est pas encore dite. 

Les patients invités à interpeller massivement leurs élus 

Mardi 12 novembre, le collectif de défense de l’homéopathie a déposé au ministère de la Santé « 23 000 courriers rédigés par des patients qui souhaitent voir maintenu le libre accès à cette thérapeutique, le maintien de son remboursement ainsi que le respect du choix de chacun en matière de santé ». Le Syndicat national des médecins homéopathes français souligne dans un communiqué que « par cet acte symbolique, les acteurs de l’homéopathie attirent l’attention des citoyens sur le manque flagrant de concertation et d’écoute des pouvoirs publics ».

Pour le Dr. Charles Bentz, président du Syndicat national de médecins homéopathes français, ces 23.000 lettres montrent que « les patients et les médecins restent mobilisés ». Tout en rappelant que la lutte continue, le collectif appelle les patients « à massivement interpeller leurs élus (maire, député, sénateur), les membres du gouvernement ou le Président de la République sur leur mécontentement ».

Autre versant de la mobilisation : la pétition « MonHoméoMonChoix », en ligne depuis juin dernier signée par plus de 1,3 million de personnes à ce jour.

« Pour réussir à l’export à l’international, il faut être fort sur son marché domestique »

Le laboratoire pharmaceutique Boiron, principal fabricant et distributeur des préparations homéopathiques se bat également de son côté pour rétablir cette médecine alternative. Sa directrice générale Valérie Lorentz-Poinsot était récemment en campagne en Chine, à la faveur de la Foire des importations de Shanghai. Elle faisait partie de la délégation officielle qui accompagnait Emmanuel Macron. La dirigeante est même apparue tout sourire au côté du président français. 

De quoi susciter une vague de commentaires acerbes de la part des croisés anti-homéopathie. Pour Valérie Lorentz-Poinsot en tout cas c’était une occasion inespérée de plaider la cause de l’homéopathie, au moment où Boiron voit ses ventes de préparations homéopathiques (60% de son activité) reculer de 14% au dernier trimestre dans l’Hexagone. 

« Symboliquement, il est important de montrer à nos interlocuteurs que le président de la République n’a rien contre l’homéopathie et qu’il nous soutient dans notre développement en Chine en dépit des épisodes délicats que nous vivons en France », a-t-elle confié après la Foire. Elle est convaincue que « pour réussir à l’export à l’international, il faut être fort sur son marché domestique ».

Un livre pour défendre l’homéopathie 

Invitée mardi d’Europe 1, Valérie Lorentz-Poinsot a dit espérer qu’Emmanuel Macron revienne sur sa décision pour tous les patients qui misent sur l’homéopathie, mais aussi et surtout pour les milliers d’emplois menacés par le déremboursement. Notons que la directrice générale de Boiron vient de publier un livre intitulé « Homéopathie, liberté, égalité, santé ! », un journal de bord dans lequel elle raconte cette mobilisation sans précédent pour l’homéopathie.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.