Désertification médicale : la médecine intégrative comme réponse à la crise ?

La médecine intégrative peut-elle représenter une solution à la désertification médicale grandissante que l’on constate à la campagne, et de plus en plus souvent dans les petites villes ? En associant des compétences diverses dans des structures proposant des soins individualisés et globaux, de plus en plus de pôles santé se créent avec pour ambition d’être attractifs à la fois pour les patients et pour les professionnels de santé.

Qu’est-ce que la médecine intégrative ? L’addition au sein d’un même pôle de santé de compétences et de profils différents allant de la médecine généraliste à la sophrologie, en passant par des psychologues, des orthophonistes, des homéopathes, mais également des infirmiers généralistes ou spécialisés (gériatrie, pédiatrie…), avec pour objectif de générer des réflexes collaboratifs et des soins complémentaires entre les divers spécialistes.

La création de pôles de santé de médecine intégrative permet en premier lieu de briser le sentiment d’isolement de nombreux praticiens, l’un des principaux freins à l’installation en milieu rural et périurbain. En permettant d’associer plusieurs professionnels, ces pôles de santé permettent également à chacun de ne pas se voir imposer un rythme de travail, mais de choisir librement les conditions dans lesquelles il souhaite exercer.

Les praticiens de toutes disciplines se tournent vers la médecine intégrative car elle représente un moyen unique et efficace de suivre les patients en équipe, de collaborer, de transmettre ses compétences, et d’apprendre des autres disciplines et des autres méthodologies médicales, a fortiori celles qui peuvent sembler de prime abord éloignées et que d’aucun voudraient rendre incompatibles.

Enfin et surtout, les centres de médecine intégrative offrent aux patients une approche globale et individualisée des soins et de la santé qui inclut, outre la dimension purement médicale, des facettes psychologiques, sociales et culturelles… parmi d’autres. Les patients sont responsabilisés dans leur parcours de soins et ne demeurent pas passifs face à un praticien leur imposant un traitement. Ils bénéficient pleinement de points de vue alternatifs et complémentaires.

C’est un moyen unique pour chacun de s’approprier les questions relatives à sa santé et d’intégrer le patient, dans sa globalité, aux décisions médicales qui le concernent en premier lieu. C’est une solution qui, de plus en plus, apparaît non seulement comme plus éthique, mais aussi comme plus efficace d’un simple point de vue thérapeutique.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.