Valérie Poinsot, directrice des laboratoires Boiron, estime qu’évaluer l’homéopathie avec une méthode propre aux traitements conventionnels fausse d’emblée les résultats et défavorise l’homéopathie. Selon elle, c’est comme « jouer au foot avec des règles de rugby ».

Boiron et Lehning contre-attaquent

Mercredi dernier, les laboratoires français Boiron et Lehning, spécialistes des médicaments homéopathiques, ont déposé deux recours auprès du Conseil d’État pour lui demander l’annulation des décrets relatifs à l’arrêt du remboursement de l’homéopathie d’ici 2021.

Ces recours portent à la fois sur les irrégularités qui ont entaché la procédure d’évaluation de l’homéopathie par la commission de la transparence de la Haute Autorité de Santé et sur le caractère mal-fondé de ces décrets.

Pour eux, la Haute Autorité de Santé, qui avait conclu à l’absence d’efficacité avérée de ces produits pharmaceutiques et motivé l’Etat dans sa décision de déremboursement, n’était pas l’instance habilitée pour une telle évaluation.

Mettre en place une commission d’évaluation adaptée

Sur les antennes de RTL ce weekend, Valérie Poinsot, directrice des laboratoires Boiron, a jugé que les règles étaient faussées dès le départ. « Nous sommes content de pouvoir nous adresser au Conseil d’État, pour pouvoir juger en droit la procédure et l’évaluation en elle-même. Pour vous résumer, c’est comme si on nous avait demandé de jouer un match de foot avec les règles du rugby », a-t-elle indiqué sur la station de radio.

Puis de faire comprendre que « l‘homéopathie ce sont des médicaments spécifiques. Les patients savent très bien que les traitements peuvent être individualisés, ce qui n’est pas le cas des traitements conventionnels. Or nous avons été évalués avec une méthode qui est adaptée uniquement aux traitements conventionnels ».

Pour elle, « il faut mettre en place une commission adaptée spécifique qui puisse mener des évaluations qui correspondent aux spécificités de cette thérapeutique ».

Un livre à paraître sur l’homéopathie

Valérie Poinsot ne doute pas un seul instant de l’efficacité de l’homéopathie qui a aujourd’hui « plus de 200 ans ». « Elle est née de la science. Il y a de nombreuses études qui sont menées à travers le monde sur le médicament homéopathique », a-t-elle rappelé.

Le dépôt des recours par Boiron et Lehning traduit également toute la confiance qu’ont les laboratoires dans l’efficacité de l’homéopathie et dans son bien-fondé en matière de santé publique ainsi que leur volonté de défendre l’accès à cette thérapeutique pour tous. Le dépôt initie le début d’une procédure qui pourrait durer entre 12 et 18 mois.

Pour défendre l’homéopathie en France, Valérie Poinsot a écrit un ouvrage « Homéopathie : Liberté, Égalité, Santé. Journal de bord d’une mobilisation inédite » qui paraîtra le 13 novembre 2019 aux Editions Flammarion.