Évacuation des médicaments classiques : un risque pour l’environnement

Les médicaments traditionnels polluent depuis plusieurs années les eaux souterraines et les eaux de surface. Une fois rejetés, des résidus médicamenteux se retrouvent alors à la sortie des stations d’épuration et dans l’eau du robinet. Une problématique de santé publique, dans la mesure où la toxicité d’un médicament consommé à faible dose sur le long terme n’est pas étudié.

L’environnement pollué par les résidus médicamenteux

La consommation des médicaments classiques par les humains ou les animaux d’élevage entraîne irrémédiablement un rejet dans la nature. Les résidus médicamenteux, après métabolisation, sont généralement excrétés et finissent dans les sols ou à la sortie des stations d’épuration, contaminant alors les eaux de surface et les nappes phréatiques. D’après un bilan dressé par le ministère de l’environnement concernant l’état chimique des eaux, 50% des eaux continentales de surface seraient contaminées, donc en mauvais état chimique.

Suite à une première conférence internationale sur les risques liés aux résidus de médicaments dans l’environnement en 2016, qui a réuni de nombreux scientifiques issus de divers instituts et agences pharmaceutiques et chimiques, Ségolène Royal, alors ministre de l’environnement, avait annoncé le « plan micropolluants 2016-2021 ». Ce plan avait pour objectif de réduire les émissions de résidus polluants à la source.

Des risques pour la santé humaine

Toutefois, trop peu d’études sont aujourd’hui en cours pour analyser les molécules médicamenteuses et leurs effets néfastes sur l’environnement. Étant donné le nombre gigantesque de médicaments à évaluer, les recherches seraient extrêmement coûteuses et difficiles à réaliser en laboratoire. Les effets toxiques des médicaments consommés à petites doses sur le long terme ne sont pas non plus évalués par les laboratoires avant leur mise sur le marché, ce qui accroît les zones d’incertitudes au regard des risques pour la santé publique.

Les individus sont en effet continuellement exposés aux résidus médicamenteux via l’eau du robinet  ou même l’alimentation, sachant que les fruits et légumes sont arrosés par les boues des stations d’épuration lors de l’épandage. S’il est compliqué de mettre en place des moyens d’action contre cette pollution, des méthodes préventives peuvent être préconisées. Notamment pousser les industries pharmaceutiques à produire du biodégradable ou sensibiliser la population au recyclage des médicaments.

Quoi qu’il en soit, les médicaments classiques restent beaucoup trop consommés en France et dans le reste du monde. Les antibiotiques, antidépresseurs, anti-inflammatoires etc., prennent le pas sur des modes de vie qui devraient être plus équilibrés. L’homéopathie, pourtant déremboursée récemment, était la pierre angulaire d’une consommation médicamenteuse modérée, et donc d’un environnement plus sain.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.