Bousculée par des contraintes médico-économiques, amputée de bonnes pratiques thérapeutiques injustement contestées et soumise à une relation malade-médecin de plus en plus tendue, la médecine générale est mal en point. Pour le confirmer, il n’y a qu’à regarder la désaffection des étudiants en médecine pour cette spécialité pourtant au cœur de notre métier.

Les tenant du tout EBM, médecine par les preuves, ont beau s’arque bouter sur leur idéologie, les patients ne s’y retrouvent pas. Et d’ailleurs, la relation malade-médecin entre comme deuxième item dans le bur-out du médecin. Un comble pour une profession de soignants.

Le Conseil National des Généralistes Enseignants, fort de sa présence universitaire, vilipende ces pratiques qu’il ne comprend pas, militant pour une déprescription, ne rien donner c’est mieux, formant bientôt à la bisouthérapie préconisée par certains de ses membres. Sauf que, EPI3 l’a montré et la HAS en a convenu, les enfants qui se soignent à l’homéopathie consomment 50% d’antibiotiques en moins pour un résultat de santé équivalent. La prévention homéopathique serait peut être plus efficace que les bisous ! Il en est de même de la douleur post opération des amygdales améliorée par la prise d’Arnica et recommandée par la société française d’anesthésie. Mais un câlin devrait faire aussi bien. Il suffit de trouver le placebo…

La polémique sur l’homéopathie a eu au moins cet intérêt : la relation malade médecin va être revue et l’incidence de la consultation sur la « capacité de guérir » revisitée. Il serait temps de considérer le malade autrement que comme une « machine à symptômes ». Mais cela rends beaucoup plus difficile la prescription de médicaments qui ne tiennent aucun cas de l’être humain pouvant penser et avoir des émotions. L’EBM élimine de toute façon ceux qui auraient l’outrecuidance de ne pas être dans la norme.