Déremboursement de l’homéopathie : les moyens low-cost de la HAS

La Haute Autorité de Santé (HAS) doit annoncer vendredi sa décision définitive sur la question du déremboursement de l’homéopathie par la Sécurité Sociale. Au Ministère de la santé, Agnès Buzyn confie qu’elle suivra la décision de la HAS. Pourtant, bien avant que la commission de transparence ait entamé ses études, la ministre donnait déjà un avis tranché sur le sujet. Pour madame Buzyn, l’homéopathie est inefficace. Forte de ce parti pris, il n’est pas étonnant que les moyens mis à disposition de la HAS pour évaluer l’efficacité de l’homéopathie aient été aussi limités.

Le Ministère de la Santé s’oppose aux traitements homéopathiques

Si l’on suit les déclarations médiatiques de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, depuis le début du débat sur le remboursement de l’homéopathie, il apparaît clairement qu’elle est opposée à l’utilisation des traitements homéopathiques par les médecins. Déjà en septembre 2018, après avoir saisi la Haute Autorité de Santé, dont elle affirme vouloir suivre la décision, madame Buzyn répondait sur France Inter à la question : « Si l’on vient vous voir en consultation, Dr Buzyn, pouvez-vous prescrire de l’homéopathie ? » par : « Il y a peu de chance ».

Par ailleurs, plus récemment, le 25 avril 2019 dans Paris Match, Agnès Buzyn a avoué s’interroger sur l’efficacité des granules homéopathiques elles-mêmes : « Si les produits homéopathiques ne sont pas nocifs en eux-mêmes, détourner les patients de la médecine réellement efficace en donnant une forme de légitimité à des thérapies qui ne prouvent aucun effet scientifiquement prouvé est une pente dangereuse ». Si l’on résume, pour la ministre, l’homéopathie « détourne » les patients d’une médecine « réellement efficace », car la thérapeutique n’a pas été assez étudiée scientifiquement. Une prise de position qui pourrait s’apparenter à un avis assez personnel.

Un manque de moyens accordés à la HAS pour réaliser des études sur l’homéopathie

Pour rappel, après la tribune écrite par 124 médecins dénonçant l’homéopathie comme une pratique frauduleuse, la ministre avait fait le choix de saisir la Haute Autorité de Santé courant août 2018, afin de mener des études concrètes sur l’efficacité des traitements, et définir si oui ou non la thérapeutique sera toujours remboursée.

Pour mener des études très poussées sur les effets des granules dans le processus de guérison, il faudrait être en mesure de tester l’ensemble des médicaments homéopathiques dans leurs multiples indications. Chose réalisable sur une longue période, sauf que le décret fixant les critères d’évaluation et donc le départ de l’évaluation a été publié le 17 mars 2019, et l’avis provisoire de la HAS a été rendu le 15 mai 2019.

Pour précision, le temps moyen d’évaluation d’un médicament pour une seule indication par la HAS est de un an. Comment a-t-elle donc pu évaluer toutes les indications de tous les traitements en seulement deux mois ?

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.