Livre blanc des acteurs de l’homéopathie : 5 propositions pour préserver la thérapeutique

Pour défendre l’efficacité des traitements homéopathiques et leur intégration dans les milieux médicaux, plusieurs acteurs de l’homéopathie, dont des associations de patients et la Fédération Française des Sociétés d’Homéopathie, ont publié un « livre blanc ». Ce dernier détaille notamment cinq propositions clés pour renforcer la prise en charge de la thérapeutique.

Préserver l’homéopathie comme discipline médicale

Dans un premier temps, les acteurs préconisent de maintenir l’homéopathie comme une discipline médicale à part entière. Là où les détracteurs de cette thérapeutique la considèrent inefficace et demandent à ce qu’elle soit exclue de tous les parcours de soin, le livre blanc insiste sur le fait que cette pratique est indispensable aux patients qui souhaitent être traités par l’homéopathie.

Ainsi, les acteurs demandent à ce que les professionnels de santé spécialisés, tels que les médecins homéopathes et les pharmaciens spécialisés dans l’homéopathie, soient officiellement reconnus et que leur médecine soit pleinement intégrée dans les parcours de soin.

Renforcer la formation des professionnels de la santé à l’homéopathie

Suite au débat intense sur le déremboursement des médicaments homéopathiques qui continue encore aujourd’hui de faire rage, certaines facultés de médecines, comme celle de Lille, ont fait le choix de ne plus enseigner cette matière aux étudiants. Les acteurs recommandent donc vivement de renforcer la formation des professionnels de santé, afin de garantir la meilleure qualité de traitement.

En effet, pour qu’elle puisse être pratiquée dans les meilleures conditions, la médecine homéopathique demande un socle d’enseignements spécifiques, d’où l’importance de consolider l’enseignement en intégrant un module dédié dans le programme de médecine générale.

Lever les freins de la recherche sur l’homéopathie

Alors que de nombreuses études prouvent les bienfaits des granules homéopathiques, leur efficacité est régulièrement remise en cause par les opposants à cette discipline. Parmi les propositions détaillées dans le livre blanc, il est notamment expliqué que les études menées sur le sujet sont bien trop chères, et freinent le développement d’essais cliniques.

D’où l’intérêt de s’appuyer sur des partenariats publics-privés qui pourront faciliter la réalisation d’études poussées et garantir un cadre scientifique solide en s’appuyant sur des acteurs qualifiés. D’autre part, il est recommandé de faciliter l’accès des médecins homéopathes à la recherche en structure hospitalière.

Prévenir les dérives médicales

Les détracteurs de l’homéopathie insistent souvent sur les cas de dérives, très rares et bien moins nombreux que les dérives des médicaments allopathiques, où les patients ont par exemple retardé le recours à des soins indispensables en ayant fait le choix de se soigner uniquement à l’aide des granules. Les médecins homéopathes ne sont ici pas en cause, car ces dérives sont bien souvent le fruit de mauvaises pratiques de personnes non médecins, qui ne respectent pas le Code de la Santé Publique.

Pour minimiser les risques de dérives, il faut être en mesure d’assurer le contrôle de la pratique de l’homéopathie. Il est donc pertinent d’institutionnaliser une Commission éthique de l’homéopathie, afin de prévoir un cadre sûr, éthique et responsable.

Maintenir le remboursement des granules homéopathiques

Enfin, tous les praticiens sont conscients de la nécessité d’évaluer les traitements homéopathiques. Cela permet de garantir la qualité des traitements et de légitimer leur intégration dans les parcours de soin. Néanmoins, l’efficacité des granules réside dans leur spécificité, d’où la difficulté d’évaluer correctement leurs bénéfices. Des bénéfices pourtant essentiels au domaine de la santé publique : réduction de la consommation de médicaments pour un coût de remboursement négligeable  pour l’assurance maladie.

Il faut donc maintenir son remboursement et tenir compte des spécificités de la thérapeutique pour juger de son efficacité, tout en réévaluant les bénéfices apportés au système de soin global. Les efforts de lutte doivent être aujourd’hui concentrés dans des problématiques et enjeux de santé et de dépense publique nettement plus nuisibles à l’économie et à la réputation de la médecine que l’homéopathie.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.