L’avis provisoire de la HAS sur l’homéopathie : un non-sens scientifique

La Haute Autorité de la Santé doit rendre sa décision sur le déremboursement de l’homéopathie courant juin. Cependant, son avis a été divulguée courant mai par de nombreux journaux. La Commission de la transparence de la HAS a en effet jugé le « Service Médical Rendu » des granules homéopathiques insuffisant. Une conclusion lourdement contestée par certains médecins et universitaires, qui ne comprennent pas le bien-fondé médical et économique de cette décision.

D’un point de vue économique, la décision de la Haute Autorité de la Santé est discutable. S’il est nécessaire de réaliser des économies sur le remboursement de médicaments, qui se chiffre à environ 18 milliards d’euros chaque année, l’homéopathie ne devrait pas rentrer en ligne de compte. Les granules homéopathiques ne représentent en effet que 55 millions d’euros du remboursement total, soit moins de 0,7%.

Être favorable au déremboursement de l’homéopathie pour la HAS ne constitue donc pas une mesure économique efficace. Au contraire, ne plus rembourser cette thérapeutique risque de réaliser ce que Jean-Jacques Zambrowski, médecin hospitalier et enseignant universitaire, appelle, dans un commentaire de la newsletter de Celtipharm sur le sujet, un « transfert de prescription ». Le médecin ajoute ici que seront prescrits des « médicaments allopathiques à la fois plus onéreux et, dans bien des cas, exposant à des effets indésirables dont le coût économique peut être fort élevé ».

Pour justifier sa décision de ne plus rembourser les traitements homéopathiques, la HAS a expliqué que le Service Médical Rendu de cette médecine alternative était insuffisant. Pourtant, même si les méthodes scientifiques actuelles ne permettent pas d’expliquer les effets de l’homéopathie, elle n’en demeure pas moins efficace. Ses bienfaits thérapeutiques sont visibles tant sur les humains et les nourrissons, que sur les animaux. Jean-Jacques Zambrowski, toujours dans son commentaire, déplore que les méthodes scientifiques s’appuient trop souvent sur les statistiques. Pour lui, « une significativité statistique n’est pas nécessairement une significativité clinique ».

La science progresse chaque jour, et les certitudes scientifiques des années passées sont aujourd’hui réfutées. Il en est de même pour l’homéopathie. Malgré la difficulté de réaliser des études concrètes sur ses modalités de fonctionnement, les progrès quotidiens permettront prochainement de comprendre comment elle fonctionne.

Le médecin hospitalier précise d’ailleurs que « les tenants de la seule « evidence based medicine » disqualifient et rejettent tous les écrits dont les études usent d’autres démarches que la démarche par les faits, qui ne fait appel qu’à des méthodes d’ingénierie et à des techniques de laboratoire en n’incluant pas d’autres méthodes ou sources telles que les méthodes de terrain, les méthodes fondamentales globales, psychanalytiques, voire historiques ».

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.