Médecines alternatives : un enseignement universitaire contesté

L’utilisation de médecines alternatives dans les parcours de soin des patients fait depuis longtemps partie du paysage médical français. De plus en plus de structures, tels que les hôpitaux, ouvrent leurs portes à des formes de médecine non-traditionnelles. Cependant, leur enseignement dans les universités reste contesté. Une mise à l’écart des savoirs qui, pourtant, ont su prouver leur efficacité au fil du temps.

L’exclusion d’apprentissages

L’enseignement médical dans les universités en France s’appuie majoritairement sur une culture scientifique traditionnelle. Malgré la place grandissante des médecines alternatives dans les milieux médicaux, ces dernières sont bien souvent exclues des programmes à la faculté. Derrière la critique d’un certain mysticisme et d’une efficacité limitée, certains doyens ne veulent pas que leurs étudiants soient sensibilisés à ces pratiques.

Un point de vue que ne partage pas le Pr Christian Hervé, président de la Société française et francophone d’éthique médicale et de l’Académie internationale d’éthique, médecine et politique publique. Dans un entretien accordé au journal Le Quotidien du Médecin en avril 2019, il a expliqué : « Ne pas intégrer tous les points de vue est à mon sens une erreur. La vision reste purement technique pendant les études. Il faut avoir une ouverture d’esprit, plutôt que d’apprendre des conduites à tenir ».

Un recours croissant aux médecines alternatives

Les traitements médicaux traditionnels se voient de plus en plus accompagnés par d’autres types de médecines. Hypnose, acupuncture, homéopathie ou encore magnétisme, tous participent aujourd’hui à de nombreuses démarches de soin qu’entreprennent les patients. D’ailleurs, certains hôpitaux les accueillent même dans leurs protocoles. C’est le cas du CHU de Reims, qui substitue un analgésique par de l’hypnothérapie avant certaines opérations.

Du côté de la consommation médicamenteuse nationale, les Français ont majoritairement recours à des thérapeutiques alternatives. L’homéopathie fait partie de ces médicaments non-traditionnels qui remplacent les prescriptions habituelles des médecins. Selon un sondage Ipsos, 76% des Français ont une bonne image des médicaments homéopathiques, et 77% d’entre eux en ont déjà pris au cours de leur vie. Toujours selon le sondage, un tiers des français considèrent qu’il est « tout à fait légitime » qu’un médecin prescrive un traitement complémentaire homéopathique en plus d’un traitement conventionnel.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.