“J’ai la preuve que nos granules ne sont pas des placebos”

Edith V. : Je suis une petite sage femme avec le DU d’homéopathie de Strasbourg et enseignant à la SMB en périnatalogie et je n’ai pas toutes les connaissances homéopathiques que mes confrères homéopathes, dont j’admire le savoir.

Mais j’ai la preuve que nos granules ne sont pas des placebos ! Je donne toujours en exemple aux détracteurs que je rencontre la prescription que j’avais faite rapidement à une patiente me demandant en fin de rééducation (c’est toujours quand vous avez la poignée de porte en main que la question arrive) un médicament homéopathique pour freiner la perte de cheveux, classique après un accouchement.

Même si l’homéopathie repose sur la loi de l’individualisation, j’ai quand même quelques ordonnances recettes dans mon ordinateur, dont celle-ci, que je lui prescris. Elle est revenue la semaine suivante en me disant : “je ne sais pas quel effet cela aura sur mes cheveux, mais depuis que je prends vos granules, waouh, au niveau lactation il y a ce qu’il faut !”. Je suis allée regarder de plus près ce qui figurait en plus dans la formule : Ricinus et phosphoric acid en très basses dilutions.

“Depuis que je prends vos granules, waouh, au niveau lactation il y a ce qu’il faut !”

Pour moi c’est une preuve : je pensais lui donner un médicament pour l’alopécie et je le lui ai “vendu”comme tel. Aucune de nous deux n’avait de pensées pour l’allaitement. On ne peut pas dire que c’est l’effet placebo, ni pour le prescripteur (j’ai bien compris que c’est parce que nous sommes convaincus et persuasifs) ni pour la patiente (qui prend confiance en entendant son médecin aussi convaincu).

Bref, ça m’exaspère d’autant que je vois prescrire à chaque bébé qui naît et allaité exclusivement (70% des 758 000 en 2018) une boite d’ampoules de Vit K1 contenant 5 ampoules dont 2 seulement seront utilisées. Soit 530 000 bébés et 3 ampoules jetées : 1 592 000 euros jetées ! Et ça ne choque personne parmi ces médecins outrés de voir l’homéopathie remboursée…

Par Edith V.

Sage femme dans la région de Strasbourg