“F***** la paix aux homéopathes”

Réaction du Dr Hervé Isnard, neuropédiatre épileptologue à Lyon, à la décision de l’ordre de Champagne-Ardenne sur les sanctions prises contre les auteurs de la tribune anti “fake médecine”.

Dr Hervé Isnard : Je ne pratique pas cette médecine mais je suis consterné par l’arrogance pour ne pas dire la suffisance des médecins, qu’ils soient académiciens du haut de leur honorabilité dont ils se prévalent ou médecins généralistes de base (sans jugement de qualité) quand ils dénigrent au nom de l’équilibre de la sécu et de l’evidence based medicine l’homéopathie dont les traitements ne sont pas passés sous les fourches caudines des Randomised Clinical Trials (RCT).

Ils sont bien suffisants ces médecins qui n’ignorent pourtant pas les échecs quotidiens des médicaments allopathiques issus des RCT qu’ils prescrivent dans quelque pathologie que ce soit, tristement dans l’oncologie pédiatrique ou adulte (bien sûr l’homéopathie n’y a pas sa place et les homéopathes raisonnables le savent) ou plus banalement dans des pathologies triviales comme les infections communes de l’enfance telles que les rhinos ou otites à répétition, les petits bobos du nourrisson ou de l’enfant contre lesquels les parents réduits a quia par les échecs allopathiques ou le recours abusif aux antibiotiques se tournent vers l’homéopathie dont l’efficacité dans ces pathologies il faut le dire bénignes leur paraît supérieure compte tenu de l’effet placebo qu’ils subodorent plus ou moins consciemment et qui on doit le rappeler est considéré sinon considérable dans les études randomisées.

Bien sûr l’homéopathie n’a pas sa place dans l’oncologie pédiatrique ou adulte et les homéopathes raisonnables le savent.
– Dr Hervé Isnard

Je suis neuropédiatre épileptologue confronté aux épilepsies pharmaco résistantes de l’enfant et pourtant je ne jette pas aux orties les médicaments anti épileptiques (MAE) que j’utilise quotidiennement passés au crible des RCT (pour les plus récents) je fais avec et si les parents ont recours en association à une médecine homéopathique je ne leur jette pas la pierre, et je sais que cette thérapie adjointe ne grève pas le budget de la CNAM si je considère le prix des MAE de dernière génération que je prescris, c’est une goutte d’eau.

Et c’est là où je veux en venir, les académiciens et les généralistes excipent du coût des médicaments homéopathiques pour en réclamer à cor et à cris littéralement la fin de leur remboursement au nom d’une solidarité nationale (je suis impressionné par cet altruisme disons académique) et cela, pour combler le trou de la Sécu ?
Quelle innocence et quels arguments ! Pour la Sécu et son trou financier (en voie de récupération si l’on en croit Mme Buzyn) les examens redondants et inutiles, (à quand le DMP?) les ALD 30 abusives sources de dépenses considérables intégralement remboursées, les arrêts de travail également abusifs sans compter les fraudes et j’en oublie constituent des sommes considérables à côté desquelles le prix et le remboursement des médicaments homéopathiques font pâle figure.

Petite anecdote : cet après midi une maman dans le cours d’une conversation informelle en fin de consultation pour son grand fils épileptique me parle d’homéopathie qui me dit-elle est efficace sur les inconvénients de sa ménopause, effet placebo impliqué plus ou moins sans doute, mais doit-on la pénaliser et jeter le doute sur son traitement au nom de je ne sais quelle cause ?
Depuis le début de cette querelle qui date de plusieurs mois j’ai toujours pensé que le jeu n’en valait pas la chandelle, que cette controverse me paraissait vaine et qu’il fallait f… la paix aux homéopathes et à leur pratique.

Par SafeMed

Collectif de patients et professionnels de santé pour une médecine intégrative.