Pour une bonne médecine de soins

Si l’on s’en tient aux définitions, le soin relève de diverses notions : actes thérapeutiques qui visent à la santé de quelqu’un (soins primaires, soins intensifs, soins palliatifs…), mais également les actes par lesquels on veille au bien être de quelqu’un. Nous retrouvons également les actions et moyens permettant de prévenir ou de guérir une maladie.

La santé se définit communément selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme « un état de complet bien être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Le rôle du médecin est de pratiquer une bonne médecine de soin. C’est en grande partie enseigné dans les facultés de médecine, même si l’écart entre la vision médicale spécialisée et hospitalière et la médecine de soin généraliste reste encore important.

La bonne médecine de soin commence par l’écoute du patient. Celle-ci se fera sur deux plans : une écoute médicale et une écoute compréhensive. Je suis en accord avec ma consoeur le Dr Berthié (no fakemed-anti thérapies complémentaires) lorsqu’elle dit « pour moi une consultation prend 20 mn quand mes confrères n’accordent en moyenne que 7 mn à leurs patients ». La démographie médicale et les médecins débordés justifient peut être cet état de fait. Il a tout de même été noté que les consultations les plus courtes donnaient lieu à un plus grand nombre de prescription (Ventelou B, Rolland S, Verger P. A Case Study on the substitution effect between the length of GP consultation and drug prescribing practices. Healthcare Policy 2010;5:59-68).
Le temps d’écoute nécessaire à la prescription des médicaments homéopathiques, qui sont le plus souvent individualisés, entre dans cette écoute médicale et compréhensive. Les évaluations que j’ai pu effectuer il y quelques années comme médecin mandaté par la HAS vont dans ce sens.

La bonne médecine de soin continue par un examen clinique approfondi. Une fois de plus, la prescription de médicaments homéopathiques, qui nécessite une approche sémiologique et physiopathologique fine, oblige à cet examen. Il sera de plus indispensable pour éviter une pléthore d’examens complémentaires et pour faire un diagnostique fiable.
La bonne médecine de soin se termine avec ou sans une prescription mais qui doit de toute façon être adaptée au patient.
La prescription médicamenteuse n’est pas une attente prioritaire des patients. La consultation sans prescription est rendue possible par l’écoute attentive du médecin généraliste et par des explications personnalisées.

Il faut noter cependant qu’en France, 90% des consultations se terminent par une prescription médicamenteuse, et si possible remboursée par les assurances maladies. Je souscris totalement à cette affirmation : la prescription médicamenteuse n’est pas indispensable. Le soin passe également par l’écoute, les conseils, l’accompagnement du malade dans sa souffrance. Si la prescription semble nécessaire, elle doit être efficace et sans danger pour le patient. A l’heure où nous recevons toutes les semaines des instructions de l’agence du médicament mettant en garde sur des médicaments potentiellement dangereux ou retirés du marché du fait de leurs effets délétères, le choix d’une thérapeutique efficace et non toxique semble tout indiqué. En dehors des traitements vitaux et s’adressant à des pathologies graves, l’homéopathie a sa place.

L’homéopathie, par son action préventive (voir Stagnara, Demonceaux A., Vainchtock A., Nicoloyannis N., Duru G : « Étude sur la prise en charge de la bronchiolite du nourrisson en médecine ambulatoire ». Le Pédiatre, juillet 2004 et Effect of homoeopathic medicines on daily burden of symptoms in children with recurrent upper respiratory tract infections. – de Lange de Klerk ES, Blommers J, Kuik DJ, Bezemer PD, Feenstra L – BMJ. 1994 Nov 19;309(6965):1329-32), pour ne citer que ces 2 études, permet une réduction de prescription de près de 50% des antibiotiques notamment chez l’enfant. L’homéopathie par son action curative permet de réduire de 50% la prescription d’anti-inflammatoires et de psychotropes. Les résultats thérapeutiques sont identiques et ces chiffres ont été confirmés par l’étude EPI3 concernant 8559 patients et 825 médecins.

La bonne médecine de soin prend donc en compte l’état de complet bien être physique, mental et social du patient, sans pour autant lui prescrire des médicaments non vitaux, peut être utiles, mais souvent dangereux. L’homéopathie permet des traitements efficaces qui donnent une possibilité thérapeutique alternative intéressante en médecine générale.

Par Antoine Demonceaux

Médecin généraliste, homéopathe et psychanalyste

Bonjour, je m'appelle Antoine Demonceaux. Je suis médecin généraliste, homéopathe et psychanalyste depuis plus de 35 ans. Je suis également le Président de l'association Centre Ressource Reims.