Bien comprendre pour mieux soigner

CB : Les motifs de consultation en gynécologie sont multiples ; ils sont souvent la résultante d’un déséquilibre :

  • Déséquilibre hormonal dans le cas du syndrome prémenstruel, de la périménopause
  • Déséquilibre de la flore vaginale dans le cas de vulvo-vaginites

C’est la raison pour laquelle la prise en charge homéopathique est souvent adaptée.

La consultation homéopathique en gynécologie consiste à faire un interrogatoire précis où la patiente va préciser les localisations de ses symptômes, ses sensations, les modalités (par quoi est-ce amélioré ou aggravé), les signes d’accompagnement ; l’examen clinique permettra de compléter l’interrogatoire, de prescrire si nécessaire des examens complémentaires (biologie, échographie pelvienne, frottis ou biopsie d’endomètre), afin d’établir un diagnostic.

La différence par rapport à une consultation classique repose essentiellement sur l’interrogatoire détaillé, et la reconnaissance de l’individualité de la patiente, de son terrain qui va permettre de comprendre comment elle fonctionne, pourquoi les symptômes se sont installés et comment les prévenir ou les traiter.

Les domaines où l’homéopathie est particulièrement pertinente en gynécologie sont les troubles du cycle (cycles irréguliers, ménorragies, métrorragies..), l’hypofertilité en particulier par dysfonctionnement de l’ovulation, les douleurs de règle en particulier chez la jeune-fille, le syndrome prémenstruel, les troubles de la périménopause et de la ménopause, les mycoses ou vaginoses à répétition, les poussées d’herpès génital, l’accompagnement de pathologies lourdes (cancers gynécologiques, endométriose…) ; l’homéopathie ne peut pas être contraceptive, mais elle peut être utile pour le choix de la contraception en fonction des terrains ou les effets secondaires de certaines contraceptions (saignements sous progestatifs).

Prenons l’exemple des bouffées de chaleur ; en médecine conventionnelle, nous proposons un traitement hormonal qui vise à remplacer les hormones manquantes ; nous prescrivons le même traitement à toutes les patientes et nous ne recherchons que les contre-indications.

Le traitement homéopathique va être différent en fonction du type de bouffées de chaleur : certaines patientes se sentent rouges, d’autres non ; certaines ont des sueurs ; les bouffées de chaleur peuvent être dans tout le corps ou seulement au niveau de la tête, voire même que des oreilles et des joues. Elles peuvent s’accompagner ou pas de palpitations, d’angoisse, de migraines, de sensation de malaise ; elles peuvent être améliorées ou pas par le fait de s’aérer, de ne plus y penser..

Toutes ces situations très différentes correspondent à des terrains différents ; la prescription du médicament correspondant le plus au symptôme le corrigera.

Une consultation homéopathique en cas de mycose à répétition, ne se résumera pas à la prescription d’un ovule et d’une crème antifongiques. L’interrogatoire sera policier, recherchant une étiologie précise (depuis quand, à la suite de quoi), des sensations particulières (démangeaisons, brûlures) , analysant l’aspect des pertes (blanches, jaunes) ; madame B, 30 ans, se plaint de mycoses à répétition ; tout a commencé après un traitement antibiotique pour une infection urinaire ; la patiente a eu une première mycose qu’elle a traité par ovules, puis progressivement les épisodes de démangeaisons avec pertes abondantes, se sont rapprochés, jusqu’à ne plus avoir d’intervalle libre ; cela fait un an ; la patiente se dit découragée, presque déprimée par ces épisodes…

Le traitement homéopathique associera à des dilutions de champignon Monilia Albicans D8 en ampoules quotidiennes, un traitement de fond Sepia 15 CH une dose globules par semaine et un traitement de la crise pour éviter le traitement par ovules qui modifie la flore : Apis 15 CH (démangeaisons) et Helonias 7 CH (pertes blanches épaisses) :5 granules de chaque plusieurs fois par jour ; j’associe des conseils d’hygiène de vie : éviter les toilettes excessives, l’épilation complète, l’abus de sucre ; en trois mois, les poussées s’espaceront et la patiente s’étonnera de ne pas avoir pu bénéficier de ce type de prise en charge avant.

De nombreux médecins généralistes, gynécologues et sages-femmes ont reçu une formation complémentaire en homéo-gynécologie ; il existe des formations privées ou universitaires ; des livres peuvent aussi être consultés pour choisir le ou les médicaments ; enfin, n’oublions pas les pharmaciens qui, même s’ils ne peuvent faire un examen gynécologique à l’officine, peuvent devant des symptômes et un diagnostic précis, proposer des traitements homéopathiques adaptés.

Par CB

Gynéco obstétricienne

Bonjour, je suis gynéco obstétricienne à Lyon et ancienne Chef de Clinique des Hôpitaux de Lyon.